Pépites pour les yeux Top 10 des bâtiments Art déco à Bruxelles
C’est immédiatement après la Première Guerre mondiale que l’Art déco apparaît à Bruxelles, et plus précisément, lorsque Victor Horta, architecte belge de renommée, présente en 1919 ses premiers plans pour la construction du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles.
Avant de vous éblouir avec notre patrimoine, on se doit de consacrer quelques lignes à l’histoire de l’Art déco. Ce mouvement artistique a vu le jour dans les années 1910 avant de vraiment s’épanouir dans la décennie suivante. Style architectural qui marquera l'entre-deux-guerres, l’Art déco impose sa rigueur classique aux volutes et formes organiques de l’Art Nouveau. Au départ de la France, ce style va connaître un essor mondial qui passera par la Belgique et ira même jusqu’au Japon.
Quelques petites astuces pour reconnaître l'Art déco en Belgique ! Ce style architectural est généralement composé de colones et pilastres inspirés de l'antique comme sur la façade et l'intérieur du palais des Beaux-Arts, et de multiples ornements en fer forgé martelé qu'on retrouve sur la porte d'entrée et la rampe d'escalier du fameux hôtel Haerens. Le répertoire ornemental de l'architecte américain Frank Lloyd Wright va inspirer l'Art déco, c'est pourquoi on retrouve des reliefs géométriques un peu partout.
Prélude – Palais Stoclet
Situé sur l'avenue de Tervuren, non loin du parc de Woluwe, c'est un monument révolutionnaire conçu par l'architecte autrichien Josef Hoffmann. Il ouvre l'ère Art déco, et peut être considéré comme un des éléments déclencheurs du mouvement. Ce fut d’ailleurs une des motivations de son classement au patrimoine mondial de l’UNESCO en juin 2009.
01 - Résidence Palace
Construite pendant l'entre-deux-guerres par l'architecte Michel Polak et puis phagocyté par les institutions européennes, la Résidence Palace avait été conçue comme un complexe immobilier de luxe. Il était le premier complexe de ce type à Bruxelles et très représentatif des années vingt, aussi connues comme les années folles. On y trouvait en plus des appartements, un théâtre, une piscine et toutes sortes d'équipements culturels et sportifs. De multiples salles sont de parfaite représentation du style Art déco.
02 - Villa Empain
Sur l'avenue Franklin Roosevelt, un peu après l'ULB, on découvre la villa Empain. Ce temple de l'Art déco se présente dans un état proche de l'origine. Il occupa plusieurs fonctions d'abord comme d'hôtel particulier, il a ensuite été occupé par les Allemands, puis servi d'ambassade pour la Russie et de studio pour la station de radio RTL lors de son lancement en Belgique. La villa est aujourd'hui occupée par la Fondation Boghossian et sert de Centre d'Art et de Dialogue entre les cultures d'Orient et d'Occident.
03 - Basilique de Koekelberg
Elle devait être néo-gothique, mais la Grande Guerre en décida autrement. Le projet pharaonique des débuts est oublié et l'architecte Albert van Huffel est mandaté pour faire sortir de terre une église qui pourrait accueillir jusque 5.000 personnes sans dépasser un budget de 20 millions de francs belges. En 1970, la Basilique est inaugurée avant de recevoir la visite de Jean-Paul II en 1985 et en 1995 pour la béatification du Père Damien.
04 - Paquebot Flagey
On ne présente plus le paquebot Flagey, véritable phare de la place homonyme, construit entre 1935 et 1938. C'est d'ici, en 1953, que fut diffusé le premier journal télévisé belge. Depuis l'histoire d'amour entre ce bâtiment et le monde des médias n'a jamais cessé. Si la RTBF l'a déserté au profit de Reyers, les médias néerlandophones bruxellois s'y sont désormais rassemblés. Son studio 4, à l'acoustique proche de la perfection, est le port d'attache du Brussels Philarmonic.
05 - Palais des Beaux-Arts
Imaginé par Victor Horta et construit durant la décennie 1920, le Palais des Beaux-Arts est né grâce à la volonté d'Adolphe Max, bourgmestre de l'époque, qui sauva un projet condamné par le gouvernement. Avec Henry Le Boeuf, ils créent une société privée ayant pour but l'érection de ce temple des arts. À l'instar du Studio 4 de Flagey, la grande salle de concert, dite Henry Le Boeuf, offre une très belle acoustique.
06 - Stade Joseph Marien
Mens sana in corpore sano, les footballeurs de l'Union Saint-Gilloise ont la chance d'évoluer dans un stade des plus charmants. Classée au patrimoine de la Région, sa façade d'une centaine de mètres de longueur est garnie de sept panneaux illustrant les deux disciplines qui firent la gloire du club : le football et l'athlétisme.
07 - Archiduc
Idéal pour une troisième mi-temps, l'Archiduc est le stamcafé de nombreux artistes et un emblème de la vie nocturne bruxelloise. Stan Brenders, pionnier du Jazz belge, en fait un club de Jazz en 1953. On retrouve clairement les traces du style Art déco dans sa décoration intérieure. Petite anecdote : Tony Bennett a réussi à y traîner Lady Gaga après un showcase sur la Grand-Place.
08 - L'église Saint-Augustin
Il nous faut prendre de la hauteur pour découvrir un édifice religieux plus restreint que la basilique de Koekelberg. Nous sommes à l'altitude 100, au point culminant de Bruxelles, là où résonnent les cloches de Saint-Augustin. Comme à Koekelberg, la Grande Guerre vient jouer les trouble-fêtes et impose une révision du projet. Les goûts artistiques ont changé et les techniques de construction ont évolué. Saint-Augustin sera donc faite de béton armé et de style Art déco. Amen.
09 - Musée Alice et David van Buuren
Au décès des propriétaires, la maison uccloise est devenue un musée.Si la façade présente un style typique de l'École d'Amsterdam; c'est la décoration intérieure qui vaut ici le détour. En effet, c'est dans un style Art déco que l'intérieur fut décoré par des ensembliers belges, français et hollandais. Le jardin, qui rappelle également l'Art déco est un autre point fort de la visite.
10 - Square Coghen
Au cœur d'Uccle, le square Coghen, tracé en 1929, est un melting-pot unique d'architecture cubique et Art déco. Il a été spécialement aménagé pour tirer parti du relief du terrain, et ainsi permettre aux maisons d'avoir des jardinets devant les maisons. Rien n'a été démoli, en effet, les maisons gardent toujours aujourd'hui leur fière allure des années 30.
On pourrait encore citer les maisons communales de Woluwe-Saint-Lambert et de Forest, les palais d’exposition du Heysel, le garage Citroën de la place de l’Yser, l’athénée Robert Catteau, l’une ou l’autre cité-jardin ou la gare Centrale mais ceci ne serait pas un top 10 et Magritte était adepte du surréalisme et non de l’Art déco.
Ces bâtiments et une centaine d’autres sont à découvrir au fil des promenades proposées par Cécile Dubois dans son livre Bruxelles Art Déco illustré par Sophie Voituron.
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