De nombreux témoignages de ressortissants belges expatriés aux quatre coins du monde le prouvent. La recette des frites demeure une spécialité que seuls les Belges semblent maîtriser. Et même si on les appelle « french fries » en anglais, les frites ne sont pas d'origine française.
Il s'agirait d'un malentendu linguistique, le verbe « to french » signifiant en anglais « couper en bâtonnets ». Selon l'historien belge Jo Gérard, les frites seraient apparues sur les tables des habitants de Namur, Andenne et Dinant vers la deuxième moitié du 17ème siècle. Les habitants peu fortunés de ces villes avaient pour habitude d'y pêcher du menu fretin pour en faire des fritures. Des petits poissons qu'ils auraient fini par remplacer par des morceaux de pommes de terre de la même taille lorsque les périodes hivernales gelaient leurs rivières.
Une seule recette : la belge
Souvent copiée à l'étranger (comme la bizarre «Poutine » québécoise) mais jamais égalée, la vraie frite belge se prépare à base de Bintjes, une variété de pommes de terre légèrement farineuse. Le choix de l'huile pour la friture sera déterminant pour obtenir la saveur finale de la préparation. Pour un résultat « à l'ancienne », on conseille la traditionnelle graisse de boeuf. Mais des alternatives moins caloriques, comme les huiles végétales diététiques, existent.
Après avoir épluché les pommes de terre, coupez-les en tranches de maximum 1 cm d'épaisseur. Répétez l'opération dans le sens inverse en gardant la même distance de coupe. Une fois l'opération terminée, lavez-les à l'eau froide et essuyez-les à l'aide d'un linge.
Sans attendre, faites ensuite chauffer la graisse ou l'huile à 160°C pour une première cuisson. Lorsque les premières frites remontent à la surface, attendez une minute et sortez-les de la graisse. Portez ensuite la température à 180 °C et replongez-les à nouveau jusqu'à ce qu'elles soient bien dorées. Après les avoir égouttées, essuyez pour enlever l'excédent de graisse. Une autre méthode consiste aussi à les mettre dans un sachet en forme de cône renversé (comme dans les vraies baraques à frites) afin que la graisse soit « captée » vers le bas du cornet.
Mais si l'on ne dispose ni du matériel ni du temps nécessaire pour cuire des frites, les fritkots seront d'un grand secours. A condition d'en repérer un bon, pas trop loin de chez soi ou de son lieu de travail, cette solution constitue un moyen rapide et peu onéreux de s'en procurer. A condition d'en trouver un, car ces fritures ouvertes tard dans la nuit semblent être en voie de disparition depuis ces 10 dernières années.
Disparition inquiétante
Problèmes de permis de bâtir avec la ville, normes d'hygiène non respectées, concurrence féroce des snacks à dürüm et à pita, les problèmes rencontrés par ces établissements se multiplient. Lucien Decraeye, président de l'Union nationale des exploitants de friteries (Unafri), rappelle la valeur touristique de ce lieu de convivialité « Les touristes qui viennent en Belgique tiennent en général à goûter nos frites, elles sont dans tous les guides ».
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