La Promenade Bruxelles dans la BD
La BD belge ne cesse de faire rêver petits et grands et ça, Bruxelles l'a bien compris! BrusselsLife, en collaboration avec le guide "De Rouck Geocart 10 promenades thématiques à Bruxelles", vous propose une balade autour des fresques de BDs de la capitale.
Un premier jalon important fut l'ouverture en 1989 du Centre belge de la bande dessinée, communément appelé le Musée de la BD, et dès 1991 la ville se couvre de murs peints. Cette initiative vient tant du conseil communal, que du musée en question. Ces fresques sont réparties dans toute la ville et leur nombre dépasse aujourd'hui la trentaine. Elles représentent le plus souvent des personnages populaires de la BD dans un décor bruxellois. La raison? La capitale belge a servi de décor à un grand nombre d'albums, tantôt de façon très explicite, parfois plus discrètement. Pensons au Secret de la licorne de Tintin.
Cette promenade se propose de combiner ces deux aspects des relations entre la ville et la BD, et de vous emmener hors des sentiers battus. En effet, ces murs peints ont tendance à s'écarter des circuits touristiques classiques. Ce qui pousse l'amateur curieux qui part à leur recherche à d par écouvrir par la même occasion des quartiers tout à fait inconnus...
Départ de la promenade : sur le parvis de la Bourse, place de la Bourse. Traverser le boulevard Anspach, et prendre, des trois rues qui s'ouvrent en face, celle qui est la plus à gauche, la rue Van Praet, qui mène vers les Halles Saint-Géry. Ensuite contourner les Halles par la droite. Vous trouverez ici la première fresque:
Le Mur de Néron
Derrière les Halles se trouve le mur peint de Néron, le personnage le plus populaire né de l'imagination du dessinateur flamand Marc Sleen. Néron y est entouré de ses amis mais également de quelques héros d'autres BDs du même auteur. Une aventure de Néron, intitulée 'La Tour Noire', se déroule non loin d'ici, dans le quartier de la tour du même nom, située derrière l'église Sainte-Catherine. Dans ses derniers albums surtout, Marc Sleen met régulièrement en scène des monuments bruxellois, tels que le Palais de Justice ou le Sablon, mais également les trams et les bus de la STIB ainsi que les quartiers moins populaires de Saint-Josse et de Schaerbeek.
Ici par contre, dans un décor plutôt verdoyant se blottit la petite église de Pède-Sainte-Anne, chère à Pierre Bruegel l'Ancien. Continuer à contourner les Halles et prendre, à droite, la rue Borgval, qui mène au boulevard Anspach. Traverser et suivre le boulevard à gauche, pour continuer le parcours de la BD belge.
Brüsel
Au n°100 se trouve le célèbre magasin Brüsel dont le nom rappelle l'album de François Schuiten et de Benoît Peeters paru dans la série des "Cités obscures". Cet album a principalement été déssiné comme une critique de la spéculation urbaine qui sévissait à Bruxelles à la fin du 20e siècle.
Le magasin présente également un grand choix de lithographies, de petites figurines et d'autres gadgets liés à la BD.
Reprendre le boulevard dans l'autre sens. L'amateur de bédé trouvera dans tout le quartier un choix exceptionnel en magasins spécialisés, comme p.ex. aux n°s 124 et 126-128.
Traverser aux feux et prendre à gauche la rue suivante, nommée la rue de Bon Secours.
Mur Ric Hochet
Le mur peint représentant Ric Hochet, est un des tout premiers murs peints de Bruxelles et surtout un des murs trompeurs les plus réussis. Le héros de la série d'albums dessinés par Tibet, qui utilise parfois des décors bruxellois, s'agrippe dangereusement à la corniche dont on admirera le trompe-l'oeil. L'architecture peinte continue harmonieusement l'architecture réelle de l'immeuble situé à droite.
La rue du Bon Secours mène à la rue du Marché au Charbon. Tourner à droite et aussitôt à gauche, dans la rue des Grands Carmes, sans oublier d'admirer, en se retournant, la façade de l'église de Notre-Dame-du-Bon-Secours, que nous retrouverons tout à l'heure sur un mur peint. Voici le quartier des bouquinistes. Des BDs d'occasion sont proposées chez la plupart d'entre eux: néerlandophones chez De Slegte, à droite, et francophones chez Evasion, à gauche, au coin de la rue du Midi, qui compte bien d'autres librairies de seconde main.
Traverser la rue du Midi et continuer jusqu'au carrefour suivant pour appercevoir:
Le Manneken-Pis
Chéri de tous les touristes qui envahissent ce coin, Manneken-Pis, le plus ancien citoyen de Bruxelles, apparaît bien sûr dans un grand nombre de BDs comme "La Tour noire" (Néron) ou "De haar-tisten" (Kiekeboe). Dans "Manneken Pis, l'Irascible" (Bob et Bobette) il part même à l'aventure avec les deux héros!
Faire quelques pas dans la rue du Chêne, la rue qui monte en face.
Mur d'Olivier Rameau
Juste derrière le magasin spécialisé en feu d'artifice, le mur peint d'Olivier Rameau suscite l'admiration. Dans cette série Dany et Greg ont créé un monde fantastique qui s'inspire parfois du chef d'oeuvre de Lewis Caroll: "Alice au Pays des Merveilles". Si le feu d'artifice dans le dessin se réfère clairement au magasin voisin, la façade ancienne au joli pignon qui apparaît sous les jambes de Colombe Tiredaile, s'inspire du magasin de souvenirs qu'on distingue en contrebas, face à Manneken Pis.
Retourner à la fontaine et prendre à droite, la rue de l'Etuve pour admirez une des plus célèbres fresques:
Le Mur Hergé
A l'endroit précis où la rue s'élargit, le mur résultant de cette rupture d'alignement sert de support à la fresque de Tintin (Hergé), parmis les plus récentes. Le jeune reporter, accompagné de son fidèle Milou et du capitaine Haddock, apparaît dans un beau décor bleuâtre qui tire profit du cadre très exigu.
S'avancer jusqu'aux feux et prendre à gauche la rue du Lombard. Traverser un premier carrefour et se placer sur le trottoir élargi au milieu d'un second carrefour de forme très irrégulière.
Murs de Francis Carin et de Frank Pé
Ce point de vue merveilleux permet d'admirer deux murs peints. D'un côté figure l'espion anglais Victor Sackville de la série créée par Francis Carin. Dans "L'Opéra de la Mort", premier album du "Code Zimmerman", Sackville visite Bruxelles. Le décor de la fresque est une reconstitution fidèle de la rue du Marché au Charbon telle qu'elle apparaissait pendant la première guerre mondiale. On reconnaît le café Au Soleil et la tour de l'église du Bon-Secours que l'on distingue également "en vrai" au bout de la rue.
En vis-à-vis, à côté du café Plattesteen, le mur peint en 1991 fut le tout premier mur BD de Bruxelles. Broussaille et son amie, créés par Frank Pé, sont sur le point de traverser le Plattesteen qui apparaît à nouveau en plus petit dans le décor même. Il y a quelques années le mur fut refait selon les règles de la convention passée avec l'asbl qui réalise les peintures, qui stipule que chaque mur peint doit atteindre au moins l'âge respectable de dix ans. Cette restauration a également été mise à profit pour féminiser quelque peu l'amie de Broussaille qu'un grand nombre de visiteurs avaient " ô horreur ! " identifiée comme un ami!
Prendre, à côté de Broussaille, la sinueuse rue du Marché au Charbon, traverser la rue du Midi et continuer tout droit, vers la Grand-Place.
Le Passage de François Schuiten
En face, une autre rupture d'alignement, très discrète cette fois-ci, est embellie par Le passage de François Schuiten. Cette peinture n'est pas issue d'un album précis mais s'inspire de la série entière des "Cités obscures" dans laquelle l'architecture joue un rôle primordial.
On y reconnaît le clocher de Saint-Jacques-sur-Coudenberg, l'église située près du Palais Royal. La silhouette de l'homme au chapeau, en bas, évoque plutôt certaines toiles de Magritte. Schuiten a exceptionnellement utilisé la technique du sgraffite, très populaire à Bruxelles il y a un siècle, qui consiste à gratter à certains endroits les couches de peinture plus claire appliquée sur un fond noir. Ainsi, le dessin devient en même temps un relief.
Continuer tout droit jusqu'à la Grand-Place. La Grand-Place, le plus beau théâtre au monde comme disait Cocteau, sert de décor à plusieurs BDs. Citons "Les témoins de Satan" de Ric Hochet et les déjà nommés "Manneken Pis, l'Irascible" (Bob et Bobette) et "Racing-Show" (Michel Vaillant). Et, en y regardant de très près, elle apparaît également dans "De haar-tisten" de Kiekeboe.
Quitter la Grand-Place par la rue de la Colline, située en haut à gauche.
Boutique Tintin et Galeries Saint-Hubert
Au n° 13 de la rue de la Colline, le magasin Tintin vend toute la collection des albums mais aussi des affiches, des figurines, des costumes, voire des parfums à l'effigie du héros le plus fameux de la bande dessinée belge. Il y a des magasins Tintin à Lisbonne, à Londres, à Bois-le-Duc, et même à Tokyo, ce qui n'empêche pas les touristes de ces pays de fréquenter en grand nombre la boutique bruxelloise.
La rue de la Colline mène à la rue du Marché aux Herbes, que l'on reconnaît dans l'album "Charly, le Tueur" (Magda et Lapière). A peu près en face se trouve l'entrée de la Galerie de la Reine, première partie des Galeries Saint-Hubert. Les Galeries Saint-Hubert, datant de 1847 et comptant dès lors parmi les plus anciens passages couverts d'Europe, figurent, plutôt discrètement, dans l'album "Les Témoins de Satan" (Michel Vaillant), et, dans toute la splendeur de leur architecture néo-renaissance, dans "L'Opéra de la Mort" (Victor Sackville).
Au-delà du carrefour avec la rue des Bouchers, se trouve à droite, le département "Jeunesse" de la librairie Tropismes qui propose une bonne sélection de bandes dessinées. Le nom de la bijouterie d'en face, "Ciel, mes bijoux", est inspiré du célèbre album "Les bijoux de la Castafiore", dans lequel la diva craint à chaque instant le vol de ses joyaux.
Au bout des Galeries, prendre à gauche et descendre la rue de l'Ecuyer.
Mur Gaston Lagaffe
A l'angle de la première rue à gauche, la rue des Dominicains, au-dessus de la porte d'une boutique de nuit, sourit le personnage de Poje. Le sympathique patron de la série "Du côté de chez Poje" combine une philosophie de comptoir et une analyse parfois très fine de la société. Le scénario de Raoul Cauvin (également scénariste des séries "Boule et Bill", et de dizaines d'autres...), illustré par Louis-Michel Carpentier, a été publié aussi en "brusseleir".
Sur le mur latéral, étroit et haut, de l'immeuble du 7, rue de l'Ecuyer, face à la Bibliothèque flamande, Gaston, célèbre création (et autoportrait ?) de Franquin, s'amuse. Tout en haut notre héros se penche à la fenêtre et joue au yo-yo, lequel, quatre mètres plus bas, heurte la tête d'un promeneur. Lors de l'inauguration de ce mur, en février 2007, les parcmètres bruxellois furent gratuits en souvenir de la résistance obstinée que Gaston leur avait opposée.
Faire demi-tour et remonter la rue de l'Ecuyer jusqu'à la première rue à droite, la rue de la Fourche, qui croise à nouveau la rue des Bouchers.
Boutique B-gevaar
Dans la deuxième partie de la rue de la Fourche se cache, au n° 15, la boutique B-gevaar, depuis plus de dix ans seul spécialiste de la BD néerlandophone dans la capitale. Le danger "B" dont parle l'enseigne est le nom de code d'un scientifique chinois qui apparaissait déjà dans "Le Secret de Matsuoka", le premier album de Néron. Le magasin vend également des comics américains et ne décevra pas non plus les amateurs d'ex-libris. Des artistes connus et moins connus y exposent leurs oeuvres.
La rue de la Fourche mène à la rue du Marché aux Herbes. Prendre celle-ci à droite, puis à gauche la rue Tabora. La première rue à droite, la rue de la Bourse, longe le palais de la Bourse et permet de revenir au point de départ du parcours.
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