ZINNEKE TU SAIS Aux origines des zinnekes
Retour aux origines de la locution bruxelloise la plus connue…
Aujourd’hui repoussée loin du centre, la Senne coulait autrefois des jours heureux au cœur de la ville... Ses deux bras et ses nombreux méandres découpaient littéralement Bruxelles. Au cours d’eau naturel, il convient d’ajouter un bras artificiel : la Petite Senne. Créé au XVIème siècle dans les anciens fossés de la seconde enceinte de la ville, ce tracé alternatif servait de dérivation et de régulation à sa grande sœur : la Senne.
Petite leçon de linguistique…
Retournons quelques instants sur les bancs de l’école… La première leçon est enfantine : Senne en néerlandais se dit Zenne.
La deuxième leçon consacrée au diminutif nécessite un peu plus d’attention. Pour rappel, le diminutif est ce procédé de dérivation lexicale qui consiste à ajouter à un mot l’idée de petitesse ou de fragilité. Son usage est relativement limité en français. Notons toutefois quelques exemples comme le camion qui devient une camionnette ou la cabane qui se transforme en cabanon. En néerlandais, l’usage de cette astuce lexicale est beaucoup plus généralisée. Les dialectes brabançons et flamands dont sont issus le bruxellois privilégient l’ajout du suffixe –ke.
Vous avez donc compris que, dans la langue de Vondel, la Petite Senne se dit Zenneke. Laissez-faire le temps et l’usage du patois et vous obtiendrez zinneke…
… avant un cours de sciences naturelles
De retour sur la terre ferme, loin des considérations linguistiques, il est maintenant temps de s’intéresser au règne animal.
Si aujourd’hui les chiens et les chats bruxellois sont essentiellement confinés dans les demeures de leurs propriétaires, ils peuplaient autrefois les rues. Ces animaux en liberté se mélangèrent et se reproduisirent à tout va. Pour s’en débarrasser, les Bruxellois du XIXème siècle n’hésitaient pas à les noyer dans la Petite Senne, la Zinneke… La victime pris rapidement le nom de son instrument de torture, et les bâtards devinrent des zinnekes.
Des animaux à poils à leurs cousins à plumes, il n’y a qu’un coup d’aile que Bruxelles franchit allègrement en attribuant le sobriquet de kiekefretters aux echtes brusseleirs. Mais c’est une autre histoire…
Zinneke aujourd’hui
Aujourd’hui, l’expression zinneke désigne les habitants de Bruxelles qui ne sont pas du cru. Et par extension, le caractère cosmopolite et multiculturel qui fait la particularité et la fierté de Bruxelles !
Le Zinneke-Pis est passé à la postérité entre la rue des Chartreux et le Vieux Marché aux Grains et y lève la patte en toute impunité.
La Zinneke Parade envahit les boulevards du centre-ville tous les deux ans et les plus beaux chiens de la capitale, bâtards ou non, ont désormais droit à leur concours de beauté : l’élection du plus beau zinneke.
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