Le cinéma belge définitivement inclassable
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Tenter de définir le « cinéma belge » est une initiative louable qui se heurte très vite aux identités et aux étiquettes communautaires. En effet, comment évoquer le septième art de notre plat pays sans s'intéresser dans un premier temps aux cinémas flamand et francophone. Et le cinéma bruxellois dans tout ça ?
Du coté du nord du pays, le cinéma se porte plutôt bien notamment grâce à Erik Van Looy qui attira plus de 1.300.000 spectateurs avec son Loft en 2008. En 2009, Felix van Groeningen réalise « La Mertitude des choses » et reçoit un très bon accueil dans l'hexagone.
Du coté wallon, les films n'attirent pas vraiment la foule! Pourquoi? D'après une étude de la Dedicated Research, les belges associent leur cinéma à de petites productions ennuyantes, des sujets sont peu intéressants et ils pointent également du doigt le manque de promotion!
Il est vrai que face à Hollywood et ses super productions, le cinéma belge est... plutôt à la traîne ! Pourtant, il est très apprécié pour son originalité et ses acteurs talentueux et n'a jamais été autant récompensé dans les festivals à l'étranger avec, entre autres, les réalisateurs légendaires Frères Dardenne (Rosetta, L'enfant) qui ont remportés deux Palmes d'Or et trois Prix.
Derrière cette locomotive, se cachent de nombreux talents. Dans les années 1950, Rik Kuypers réalise « Les mouettes meurent au port », une oeuvre remarquable de la décennie. Dans le même temps, le cinéma colonial voit le jour et se trouve un maître pour mettre en en avant tout l'éclat des terres d'Afrique en la personne d' André Cauvin .
Une décennie plus tard, les subventions font enfin leur apparition, les films se multiplient et nos cinéastes sont récompensés à l'échelon international : Benoit Lamy avec « Home sweet Home », Harry Kümel avec « Malpertuis », Chantal Akerman avec « 23, rue du commerce, 1080 Bruxelles » et bien d'autres talents encore...
Dans les années 1980, on retiendra surtout Gérard Corbiau et son « Maître de musique » qui est nommé aux Oscars pour le Meilleur film en langue étrangère.
A partir des années 1990, acteurs, cinéastes et films belges ne cessent d'envahir les manifestations internationales comme avec Jaco Van Dormael dont son premier film « Toto le héros » reçoit pas moins de 7 Prix ! Gérard Corbiau quant à lui reçoit le Golden Globe du Meilleur film étranger pour « Farinelli ».
Ces dernières années, le cinéma belge multiplie les OVNIS : « Ultra Nova » de Bouli Lanners, « Bunker Paradise » de Stefan Liberski ou « Dikkenek » de Olivier Van Hoofstadt, « Camping Cosmos ». Quelques preuves parmi d'autres que le cinéma belge reste définitivement inclassable.
Les prochaines années s'annoncent fertiles. Jaco Van Dormael ouvrira le bal en 2010 avec « Mr. Nobody » et le budget le plus important du cinéma belge : 37 millions d'euros.