La Grand Place sous toutes ses coutures

Et pourtant, elle recèle encore des tas de secrets.

Brusselslife a rencontré pour vous Jean Van Calck, l'encyclopédie vivante de la Grand-Place et de ses alentours. On a appris beaucoup de choses. Alors les voici...

L'étoile de la cour de l'hôtel de ville

Dans la cour intérieure de l'Hôtel de Ville, une étoile est dessinée sur le sol. C'est à partir du centre de cette étoile que sont calculées les distances de Bruxelles pour la signalétique routière (Bruxelles : 157 km). Mais saviez-vous que cette étoile sert aussi de repère pour la numérotation des habitations dans toutes les rues de Bruxelles ? Ainsi, partant de l'Hôtel de Ville, on aura toujours d'abord les petits numéros, les pairs à gauche, les impairs à droite.

Viva Mexico

En 1986, l'équipe nationale de football, les Diables Rouges, est arrivée en demi-finales de la Coupe du Monde disputée au Mexique. C'était un véritable exploit, qui reste aujourd'hui gravé dans la mémoire populaire. Beaucoup se souviennent encore de ces images de la Grand-Place, noire-jaune-rouge de monde (30.000 personnes au bas mot), et des 22 joueurs défilant sur le balcon de l'Hôtel de Ville, sous les ovations d'une foule en délire ! Evénement réitéré en 2018 par nos Diables au retour de Russie par ailleurs!

Tapis de fleurs

Tous les deux ans depuis 1971, un gigantesque tapis de fleurs (25 mètres sur 75) décore la Grand-Place. Plusieurs centaines de milliers de bégonias sont assemblés pour former une fresque florale sur un thème bien particulier. Par exemple, l'édition 2006 avait pour thème " le Moyen Age ", et la fresque représentait une rose des vents avec neuf rosaces animées.

Pour admirer ce tapis de fleurs de la meilleure manière possible, rien de tel que de s'installer avec une Gueuze ou un Lambic, à l'étage d'un des bistrots entourant la Grand-Place. C'est de là que le point de vue sera le plus magnifique. C'est aussi de là que Jacques Brel s'est rendu compte qu'au fond, la Grand-Place, c'était " le plus beau théâtre du monde ".

Le kiosque du dimanche

Dans le temps, tous les dimanches midis, l'on dressait un kiosque au milieu de la Grand-Place, et les fanfares et orchestres se succédaient pour animer les passants et les maraîchers. A propos de marché, on se souvient d'ailleurs qu'il n'y a pas si longtemps, un marché aux oiseaux assez réputé se tenait régulièrement sur la Grand-Place. On y trouvait surtout des canaris, et de temps en temps, en période de reproduction, les enfants pouvaient procéder à un lâcher d'oiseaux.

Condamnation à mort

Cela fait près d'un siècle que la Belgique n'a plus exécuté ses condamnés à mort, leur peine étant commuée en prison à perpétuité. Mais jusque dans les années 1950, l'on procédait à une condamnation symbolique : devant l'Hôtel de Ville, deux gendarmes faisaient le pied de grue devant ce qui devait ressembler, dans les grandes lignes, à une guillotine. Devant elle, un écriteau annonçait que telle personne avait été condamnée à mort. Aujourd'hui, la condamnation à mort a totalement disparu des tribunaux belges.

Bourgmestre collabo

Pendant la Seconde Guerre mondiale, un certain Jan Grauls, pro-Allemands, avait été nommé bourgmestre du grand Bruxelles par l'occupant, chassant ainsi le vrai bourgmestre en place depuis 1939, Joseph Van De Meulebroeck. Quand la guerre fut finie, celui-ci entra dans son bureau de l'Hôtel de Ville, et la première chose qu'il fit fut d'ouvrir la fenêtre et d'y jeter le coussin sur lequel le bourgmestre collaborateur s'était assis.

Karl Marx

Le numéro 9 de la Grand-Place est aujourd'hui occupé par un restaurant de bonne bouche, le Cygne. Un édifice qui a une longue histoire, puisqu'en 1848, un certain Karl Marx, exilé et ayant trouvé refuge en nos contrées libérales, y écrivit son célèbre " Manifeste ", à l'origine de plus d'un siècle d'histoire. Plus tard, en 1885, c'est également au Cygne que le Parti ouvrier belge, ancêtre de l'actuel Parti socialiste, a été créé.

Un parking et puis l'Unesco

Depuis décembre 1998, la Grand-Place est classée au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Certes, cela faisait un petit temps que les édiles communaux veillaient à la conservation de ce joyau de l'architecture bruxelloise. Mais il n'était pas si loin, le temps où la Grand-Place servait de gigantesque parking à ciel ouvert, et où la circulation automobile s'y déroulait dans la plus stricte anarchie!