Ferdinand Schirren @ Beaux-Arts
21 nov. 2011 - 03 mars 2012
Cet artiste, considéré comme le premier 'fauve' belge, reste cependant dans l'ombre de l'omniprésent Rik Wouters, ce qui se reflète dans nos collections où prime l'intérêt pour ses oeuvres incontestablement novatrices. Toutefois, grâce à leurs dernières acquisitions, les Musées possèdent un ensemble d'oeuvres de Schirren représentatives de toutes les phases de son évolution artistique ainsi que des différentes techniques qu'il employait.
Aux origines
Il débute comme sculpteur. Son oeuvre maîtresse, qui est aussi une oeuvre de jeunesse, est un buste d'Helena P. Blavatsky, grande dame du mouvement théosophique, entré dans nos collections en 2007. Ce portrait, d'une expressivité étonnante, est unique dans sa production sculpturale aux multiples facettes que le visiteur découvrira dans l'exposition. Tandis que le buste de Blavatsky tend vers la monumentalité et peut se prêter à une interprétation tenant compte des tendances théosophiques du tournant du siècle, le revirement de Schirren en 1904 vers la peinture et le dessin le révèle comme un des artistes du début du XXe siècle qui confère une grande autonomie à la couleur, à partir de laquelle il construit les formes.
Quiétude brabançonne
Retiré dans la quiétude de la campagne brabançonne, il aboutit vers 1906 à des résultats proches des aquarelles que Matisse, Manguin ou Camoin réalisent à Collioure en 1905. À partir des premières peintures à l'huile vers 1904 et des aquarelles de 1906 dont nos Musées possèdent un magnifique exemplaire d'un tachisme nerveux, le visiteur découvrira l'évolution d'une oeuvre à deux vitesses. Dans les dessins et surtout dans les aquarelles, Schirren fait preuve dès le début d'une aisance certaine et d'une audace qui ne se retrouveront dans sa peinture qu'à partir de 1917 avec son chef-d'oeuvre La femme au piano. La couleur comme moyen essentiel de construire une oeuvre synthétique devient alors le fil conducteur jusqu'à la fin de sa vie, bien qu'en tant que sculpteur, il ait également un vrai don pour le dessin 'noir et blanc' et une attention particulière pour la forme. Entre 1910 et 1912, il travaille d'ailleurs essentiellement au fusain ou à la sanguine. Ces dessins - scènes d'intérieur, nus et portraits - sont d'une grande sensibilité et d'une douce expression. Vous l'aurez compris, entre sculptures, peintures, aquarelles et 'noirs et blancs', cette exposition consacrée à Schirren fera le bonheur de chacun. Avec des sujets relevant surtout de la vie intérieure, une oeuvre souvent intimiste et des aquarelles d'une matérialité 'évasive', Schirren nous emmènera en promenade dans ses jardins imaginaires.