Victor Horta, père de l’Art nouveau à Bruxelles
Figure de proue de l’Art nouveau, il a su imposer à l’architecture une nouvelle esthétique. Nous vous proposons une biographie rythmée par ses réalisations. Né dans une famille de 12 enfants, le petit Victor Horta est un rebelle. Vrai cancre, il finit puni par son père sur un chantier de construction. Il a 16 ans et découvre à ce moment précis la passion qui le fera vibrer jusqu’à ses vieux jours : l’architecture.
Prémices de son oeuvre
Après un passage à Paris, il découvre les nouveaux matériaux de construction qui ont le vent en poupe, l’acier et le verre. En 1880, il s’inscrit à l’Académie Royale des Beaux Arts de Bruxelles où il se fait repérer par son professeur Alphonse Balat qui fait de lui son assistant. Au côté de son mentor qui n'est autre que l'architecte du Roi Léopold II, il dessine les plans des Serres Royales de Laeken.
Le début de sa carrière
Au début de sa carrière en 1885, Victor Horta réalise toute une série de petites constructions : monuments, tombeaux… Il développe petit à petit son art et sa fascination pour les courbes, la lumière et l’acier.
Les premières oeuvres qui lancent sa carrière
Son entrée dans le cercle clos de la loge franc-maçonnique lance sa carrière. Les bourgeois de Bruxelles qu’il côtoie lui offrent les moyens d'y parvenir. En 1892, il réalise la Maison Autrique, suivie de l’incontournable Hôtel Tassel en 1893, considéré comme le tout premier bâtiment Art nouveau du monde.
Hôtels particuliers
S’en suit une longue série de constructions d’hôtels particuliers. Pour la bourgeoisie bruxelloise, faire appel à Horta est un signe de réussite et de raffinement. Parmi ses créations, l’Hôtel Solvay (1898) et l’Hôtel Eetvelde (1897) sont des références de l’oeuvre de Victor Horta. Tous deux, comme l’Hôtel Tassel, sont aujourd’hui inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco.
Maison du Peuple et Maison Horta
En 1896, la Maison du Peuple à peine finie, Horta décide de faire mentir l’adage qui veut que le cordonnier soit toujours le plus mal chaussé et s’attaque aux plans de sa maison. Après avoir été le premier bâtiment de style Art nouveau classé en Région bruxelloise en 1963, la maison est ouverte au public en 1969, puis classée en 2000 à l’Unesco.
Les Grands magasins
A côté des hôtels particuliers, Horta s’est également attaqué aux grands magasins. A son palmarès, on retrouve : les anciens magasins Wolfers frères à l’ombre des clochers de la cathédrale Saints Michel et Gudule, le Grand Bazar d’Anspach, le tristement célèbre "A l’Innovation" et les anciens magasins Waucquez aujourd’hui transformé en Centre Belge de la Bande Dessinée.
L’époque d’après-guerre
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Victor Horta quitte la Belgique pour les États-Unis où il restera 4 ans. A son retour, le style de l’architecte a évolué, marqué par son séjour outre-Atlantique. L’Art nouveau laisse place à l’Art Déco dont les premières lignes sont tracées dans le Palais des Beaux-Arts achevé en 1928.
En 1937, il réalisera encore les plans de la gare de Bruxelles-Central avant de déposer son crayon pour l’éternité dix années plus tard. C’est Maxime Brunfaut, un de ses élèves, qui mènera le projet à terme.
Tapis rouge pour Horta
Le tapis de fleurs qui déverse son tsunami de bégonias tous les deux ans sur la Grand Place était déroulé en 2004 en l'honneur de Victor Horta. Près de 2.000 m² de bégonias pour magnifier l'Art nouveau, ses volutes et ses dessins.
Horta aujourd’hui
La dernière série des billets belges mise en circulation à partir de 1994 et reléguée aux oubliettes en 2002 par l’apparition de l’Euro fut consacrée aux Belges célèbres. Victor Horta avait eu les honneurs des 2.000 francs belges. Une coupure mauve représentant le profil de l’architecte accompagné d’éléments typiques de l’Art nouveau.
Les Bruxellois adeptes du métro-boulot-dodo qui fréquentent la station de prémétro Horta admirent chaque jour des vestiges de la Maison du Peuple et de l’Hôtel Aubecq réalisés par le maître. Les navetteurs ne sont pas en reste puisque ceux qui descendent à la gare de Bruxelles-Midi et empruntent la sortie rue de France déboulent en fait sur la Place Victor Horta. Tandis que ceux qui attendent à la gare de Bruxelles-Central pour quitter le train utilisent une gare imaginée par Horta lui-même.
Au coeur des Marolles, le Jardin d'enfants n°15 de la Ville de Bruxelles est la seule réalisation d'Horta dans le domaine de l'architecture scolaire. Un futur architecte est peut-être en train d'y faire ses premières esquisses. Il va sans dire que la faculté d’architecture de l’Université Libre de Bruxelles a choisi Victor Horta comme parrain. Ses étudiants profitent sans doute de leurs heures perdues pour jouer quelques parties de Bruxelles 1893, un jeu de société consacré aux richesses architecturales de Bruxelles.
Horta est mort ! Vive l’Art nouveau !
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