Vélo Va, le nouvel album de Dick Annegarn, le chantre de Bruxelles
L’eau a largement coulé sous les ponts de la Senne depuis l’époque de «Bruxelles». «Paris névrose et Bruxelles abrutie» sont loin. En quarante ans, l’artiste a beaucoup déménagé et beaucoup créé. Aujourd’hui, loin du showbiz, à l’abri dans sa maison au pied des Pyrénées, il vient de composer «Vélo va». Dick Annegarn nous parle de son nouvel album et revient sur son passé bruxellois…
Que diriez-vous de votre nouvel album aux Bruxellois qui ne connaissent que « Bruxelles » ?
« Je dirais que la boucle est bouclée pour parler en terme de Tour de France. Je reviens à une chanson plus simple, qui se chante. Comme «Mireille», «Bébé éléphant» ou «Sacré Géranium», ce sont des chansons que chantent les enfants. J’ai voulu écrire pour les autres. J’en suis donc revenu au ‘minimum complet’ comme on dit en poésie chinoise.
Donc des chansons à chanter, pas seulement à écouter. Elles sont un peu inspirées du folk et du blues mais elles ont été écrites sans ordinateur, sans instruments. Ce sont juste des mélodies et quelques paroles qui collent pour qu’on puisse s’en rappeler. Des chansons d’une mémoire à venir…»
Le titre de l'album « Vélo Va » a-t-il une signification particulière ?
«Non, je n’aime pas trop l’art autobiographique. Ce n’est pas un album de cycliste. J’ai écrit une chanson sur Agostinho ça ne veut pas dire que je suis Portugais ou cycliste. J’ai écrit une chanson qui s’appelle «Piste» qui raconte l’histoire d’un gars qui fait du monocycle. Je n’ai jamais fait de monocycle. Mais je trouve le vélo joli et l’invention de la roue est quelque chose de remarquable…
Avant le vélo était associé aux hippies hollandais ou à quelques Chinois. Aujourd’hui, c’est un modèle économique mondial, c’est un centre ville, c’est un moyen de voyager, de traverser des forêts…»
Quelle chanson de l’album vous tient particulièrement à cœur ?
«Il y a une chanson que je chante maintenant partout a capella et sans micro, c’est Brahim Alham. C'est l'histoire d'un homme que j'ai trouvé près de la mer au Maroc en train de souder des théières avec des loques, des djellabas rapiécées. Il avait un sourire renversant. La chanson est le fruit de ma rencontre avec lui. Il était tirailleur pour l’armée française. Il s’est donc battu pour la France. C’est un vrai héros, pas un riche bardé de fer. Brahim Alham n’est pas Superman mais un clochard céleste que les Français ont oublié sans lui payer son solde…
Il a apporté à l’Europe sa chair à canon quand même. Il faut être un peu reconnaissant. En tout cas, moi je le suis !»
A quelques tours de roues de ce nouvel album, découvrez l'histoire d'amour/haine entre Bruxelles et Dick Annegarn.
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