Une journée de coursier avec Hush Rush
Quand on est douze sur la route, c’est beaucoup. A Paris, ils sont souvent plus de deux cents. D’entrée de jeu, François nous dresse le portrait d’un métier qui ne demande qu’à exploser. Il a rejoint son comparse, lui aussi prénommé François, peu après la création de Hush Rush. Désormais, avec Marcel le mécano, ils sont plus d’une dizaine de fidèles lieutenants à jouer des cuisses dans les rues de la ville.
Dans le bureau-atelier garni d’une belle collection de maillots vintage trône une dizaine de vélos. Au mur, le cadre de la première monture étiquetée Hush Rush : son porte-bagage constitué de deux planches de skate fait office d’antiquité. Fixie, course, cargo, je roule avec tout. Le cargo, c’est cool, ça te permet de te passer de sac à dos !
Assez parlé, place à l’action. Mais d’abord un petit café… Pour ce matin, François nous a réservé une course facile. Un aller-retour jusqu’à la Banque Nationale pour faire de la monnaie pour un de ses fidèles clients. L’après-midi, une autre course l’attend pour le même client. Plus volumineuse. Cette fois, il s’agira de transporter un vélo.
Première mission
Notre homme se veut rassurant : rouler à Bruxelles, ce n’est pas dangereux. C’est peut-être juste un peu plus compliqué qu’ailleurs. Nous voilà prévenus… Un petit détour par Vainqueur à Flagey pour récupérer les billets que nous devrons convertir en pièces et direction le centre-ville. Quelques virages serrés et jolies relances plus tard, nous sommes à destination. Les cartouches de monnaie viennent alourdir le sac de François et nous nous remettons en route.
Pour retourner vers Flagey, François opte pour la montée du Mont des Arts enchaînée avec la rue de Namur. Un petit regard complice sur la place Royale et je décide d’appuyer sur les pédales. François prend la roue et en remet une couche… Coûte que coûte, je décide de lancer mes dernières forces dans la bataille… La sonnerie de GSM de mon maître du jour vient mettre un terme à cet affrontement inutile mais ô combien sympathique. Seul Strava s'en souviendra...
En chemin, on croise un livreur de Pedal Bxl, une autre société de coursiers. L’œil de lynx de François ne se trompe pas. C’est un nouveau lui, je ne le connais pas encore. C’est que le petit monde des coursiers aime se retrouver autour d’une bière, précédée d’une sympathique sortie tout pignon dehors dans les rues de la ville.
Pause de midi
De retour au nouveau quartier général d’Hush Rush, François s’installe derrière son ordinateur. Pour lui, les repas du midi et du soir riment désormais avec Take Eat Easy. C’est une vitrine formidable qui nous permet de donner du boulot à plein de gens mais nous restons avant tout des coursiers.
Tout en grignotant son sandwich, il continue de nous parler vélo. Cette fois il n’est plus question de boulot mais de passion. Des étoiles s’allument dans ses yeux quand il évoque sa victoire à la première édition de l’Alleycat (course urbaine à vélo), ses participations aux différents championnats de coursiers, ses raids un peu dingues… François l’avoue sans détour : le vélo a changé ma vie. Il y a quelques années, un accident le prive de l’usage de son bras gauche. D’utilisateur occasionnel, il devient alors inconditionnel de la petite reine. Je me suis mis à rouler de plus en plus, et la suite de l’histoire vous la connaissez.
Une dernière pour la route
Nous remontons une dernière fois en selle ensemble pour une livraison charmante. Cinq bouquets de fleurs nous attendent chez Thierry Boutemy à Uccle. Leurs destinataires ? Des commerces et des privés. Des fleurs au courrier, en passant par des fruits ou du petit électroménager, Hush Rush peut tout livrer... même si l’équipe avoue n’avoir encore rien transporté de vivant.
François reprend la route. Certains jours, son compteur peut afficher 100 kilomètres parcourus. Aujourd'hui nous nous serons contentés d'une quinzaine de bornes, que vous pouvez analyser sur Strava.
En septembre, Hush Rush soufflera sa troisième bougie avec plein de projets dans ses cartons. On se réjouit de les souffler!
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