Un jour, un métier ! Une journée de concierge au Stanhope
Nous nous sommes glissés dans la peau de Dino di Giovanni, le concierge des lieux.
Il est 8 heures, frais comme un gardon, le costume tiré à quatre épingles, Dino nous attend dans le lobby. Comme chaque matin il consulte la liste des clients de l’hôtel, il ne tarde pas à repérer les habitués qu’il saluera à l’occasion. En semaine, nous fonctionnons avec beaucoup d’habitués, des hommes et des femmes d’affaires et des parlementaires européens. Le week-end et pendant les vacances, on est plutôt orienté vers les touristes.
Dino s’intéresse maintenant aux tâches déjà prévues pour la journée : un transfert depuis l’aéroport, une voiture de location à réserver, un bouquet de fleurs et quelques douceurs à livrer dans une chambre…
Les clients donnent le rythme
Mais avant toute chose, ce sont les clients de l’hôtel qui donnent le rythme de la journée. Il est maintenant question de trouver un restaurant pour le soir. Après quelques questions, notre concierge cerne rapidement les attentes de ce touriste américain et de sa compagne. Grâce à son réseau et son répertoire téléphonique, Dino réserve donc une table pour deux sur une des terrasses les plus prisées de la capitale. Ce n’était donc pas une légende, un concierge peut faire sauter –presque- tous les verrous.
Nous profitons d’une pause pour essayer d’en savoir plus sur le métier et sur les qualités nécessaires. Il faut savoir être à l’écoute du client, comprendre ses désirs et le guider. Naturellement vous devez avoir le contact facile et ne pas être timide. Vous devez toujours être de bonne humeur et avoir le sourire.
Et même quand nos questions dérangent, Dino garde le sourire. S'il avoue volontiers que les stars ne sont pas avares en caprices, impossible de savoir lesquels ! C’est que le métier exige un certain devoir de réserve. A force de persuasion, il cède sans révéler aucune identité. En plein hiver, j’ai du trouver des fraises fraîches. Il m’est arrivé plusieurs fois d’organiser des transferts en hélicoptère vers Bruges le temps de visiter la ville. J’ai remué ciel et terre pour un client qui voulait une vodka spécifique.
Des stars et des caprices
Sans aucun lien avec les caprices cités ci-dessus, Dino lève un coin du voile sur la liste des stars passées par l’hôtel. Le devoir de réserve l’oblige une nouvelle fois à rester discret. Il choisit volontairement d’anciens clients. Barry White, Max Mosley, David Soul de Starsky & Hutch, Tony Blair ont dormi ici. De nombreuses têtes connues fréquentent également notre restaurant le midi. Si Di Rupo et De Wever s’y sont attablés, le concierge refuse de nous dire si c’était ensemble.
Entre-temps, quelques mails sont arrivés. Il s’agit cette fois de prévoir des massages et d’organiser des visites guidées pour une clientèle d’affaire qui séjournera au Stanhope dans quelques jours. Avec 17 ans de maison, Dino est un incontournable de l’hôtel. En deux décennies, l’e-mail a remplacé le fax, Internet est venu faciliter les choses et le quartier s’est fortement internationalisé.
De retour du restaurant, un autre couple de touristes remercie Dino pour ses judicieux conseils et en profite pour prendre quelques renseignements touristiques.
L’après-midi est bien entamée, la terrasse du Brighton se vide, la petite aiguille de l’horloge du lobby flirte avec le chiffre trois. La journée de Dino, et par la même occasion la nôtre, touche à sa fin. Dans quelques minutes son collègue prendra le relais et sera à l’écoute des clients jusque la fin de la soirée.
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