Street golf à Bruxelles
Sans le savoir, Alan Shepard fut sans doute le premier adepte du street golf. Le 7 février 1971, ce membre de la mission Apollo 14 sort un fer 6 en pleine exploration de la lune et s’offre deux swings sur notre satellite naturel. Le street golf, plus terre à terre, que nous connaissons aujourd’hui est né en Allemagne au début des années 90.
Si le golf véhicule une image de sport réservé à une élite, le street golf brise les préjugés et cultive un esprit de liberté avec l'imagination comme seule limite. Les poubelles et les fontaines deviennent des trous, les bancs, barrières et autres lampadaires se muent en bunkers tandis que les larges esplanades lisses se prennent pour des greens tondus de près. Le pavé bruxellois est un redoutable rough. Pour les points, logique identique au golf et à son petit-frère de vacances : le mini-golf.
En pratique, deux clubs suffisent à pratiquer le steet golf : un fer pour entamer les longs coups et un sandwedge pour lever la balle sur de courtes distances. Détail important, les balles de street golf ressemblent comme deux gouttes d’eau à leurs homologues traditionnels. A un détail près, la rigidité ! Aucune crainte à avoir, les balles de street golf ne font pas de bosses aux voitures et ne brisent pas les fenêtres.
Le premier Brussels Street Golf Contest aura lieu le samedi 24 mai 2014 et les novices sont les bienvenus !
On a testé le street golf
Devant l’église Notre-Dame au Sablon, un homme fait les cent pas. Dégaine cool, sac à dos garni d’un club de golf. Aucun doute, c’est avec lui que j’ai rendez-vous ! Tout en engageant la conversation, Damien m’emmène vers un des trous qu’il a imaginé pour le Brussels Street Golf Contest.
Nous sommes sous un porche de la rue des Petits Carmes. L’objectif est simple : toucher un pot de fleurs situé en bas de la double volée d’escaliers de l’autre côté du trottoir. Damien, le Breton bruxellois d’adoption, sort une capsule de bière de sa poche pour nous servir de tee.
Je lui laisse le soin d’entamer la partie. Sa balle disparait en contrebas de la première volée. A moi… Chance du débutant, ma balle décolle, traverse la rue et s’engage elle aussi dans les escaliers. Le pot de fleurs tant espéré est déjà en vue, mais pas encore atteint. Quelques passants, étonnés, ralentissent et observent la scène.
Deuxième coup, ça se complique, ma balle disparaît sous un 4x4 en stationnement… Le règlement m’autorise à l’écarter d’une longueur de club dans n’importe quelle direction sauf celle du trou. Je suis idéalement placé sur le trottoir à quelques dizaines de centimètres de la cible. Damien, toujours sur la rue, ramène sa balle d’un coup magistral vers le pot de fleurs et fait mouche. Je l’imite le coup suivant.
Nous marchons sur quelques dizaines de mètres tout en refaisant le trou et nous sommes déjà au deuxième départ. La balle est en équilibre précaire sur un pavé d’une ruelle parallèle au Sablon que je ne connaissais pas encore. Le trou ? L’arc de cercle cent mètres plus bas. Damien me promet un bonus si je touche le lampadaire au centre. Cette fois je l’emporte, sans toutefois empocher le bonus. Damien me promet de prendre sa revanche lors du prochain Brussels Street Golf Contest. Le rendez-vous est pris.
Photos : Nicolas Gerkens
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