Sophie Wéry: Costumière officielle du Manneken-Pis
Fille des créateurs du Cercle de la Cambre, Sophie Wéry a, elle aussi, fait partie d’un cercle estudiantin lorsqu’elle se formait en stylisme à la Haute Ecole Francisco Ferrer. Elle confectionne aujourd’hui jusqu’à quinze costumes par an pour le Manneken-Pis, représentant mondial du folklore bruxellois. «Le folklore bruxellois a toujours fait partie de ma vie et il faut continuer à informer les gens qu’il existe», explique t'elle.
Un premier coup de main qui séduit
Au départ Sophie sauve la mise… une amie professeure de son ancienne école où elle étudiait la couture, l’institut Bischoffsheim. Le costume réalisé par sa classe à l’occasion de la journée internationale de la paix, ne convient pas au commanditaire, l’asbl CNAPD, qui souhaitait des matières plus naturelles. Sophie confectionne alors un nouvel habit fait sur base d’un ensemble en coton avec des impressions textiles débordées dessus. Une première œuvre qui plait à l’association des amis du Manneken-Pis et à l’ancienne couturière attentive à celle qui prendrait sa succession. S’en suivent près d’une vingtaine de réalisations… les toges des cercles étudiants des hautes écoles, et de l’ULB, le costume traditionnel du Venezuela, ou plus récemment Gaston Lagaffe pour la fête de la BD et les 60 ans du personnage de Franquin.
Le challenge continuel...
Vous vous en douterez, on n’habille pas le Manneken-Pis comme on habille une vulgaire poupée. Celui-ci a les pieds collés au sol, les mains collées au buste et à la bistouquette. Il convient donc de prévoir des ouvertures à l’arrière du vêtement que l’on referme avec des scratchs. Mais certains costumes ont également donné plus de fil à retordre à Sophie. Celui de Michel Polnareff par exemple « avec ses paillettes qui cassaient les aiguilles de la machine à coudre » ou encore le costume du Schtroumpf dont la capuche a également fait appel aux talents de couturière de Sophie.
... un vrai fil rouge pour la costumière
La jeune Bruxelloise apprécie ces défis. Dernier en date, donc, le remake du costume de Handicap International dont la première version avait été offerte en 1994. L’ONG souhaitait que la nouvelle version représente mieux son activité de déminage qui prédomine aujourd’hui. Une opportunité pour la jeune couturière de faire à nouveau travailler son imagination pour créer une imitation du kevlar, en rembourrant une armure de coton avec de la mousse. Mais aussi de se mettre à la recherche d’accessoires particuliers comme un casque qu’elle rembourrera de mousse ou un détecteur de métal pour enfant qu’elle raccourcira à la taille du petite bonhomme.
Mais si on lui laissait le choix, Sophie irait encore plus loin: elle confectionnerait un costume de petit singe au ‘petit julien’ pour répéter l’expérience de la cagoule ‘trop mignonne sur le costume de schtroumpf’. De même confectionner un costume du petit prince enverrait la jeune styliste dans les étoiles. Mais pour ce faire, encore faudrait-il trouver un lien entre Bruxelles et les primates ou Antoine de Saint-Exupéry.
Manneken-Pis en démineur pour Handicap International
(c) Sophie Wéry
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