Si tu mourais @ CC Uccle
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Écrit par BrusselsLife Team -
25 févr. 2008, 00:00
(Mis à jour: 13 déc. 2012, 07:59)
Joli garçon et bourré de talent, le jeune écrivain- il est né en 1979-Florian Zeller en agace plus d’un…Quatre romans déjà chez Flammarion et même si son dernier ouvrage, Julien Parme, ne fait pas l’unanimité, sa troisième pièce, Si tu mourais, révèle un auteur doué. Il a beaucoup lu, pas les plus mauvais, Pinter, pour ne citer que le modèle qui saute aux yeux. Il a également beaucoup fréquenté les salles de cinéma, on voit qu’il aime Godard avec Une femme est une femme, par exemple. Mais Florian Zeller fait mieux que s’en inspirer, il propose son humeur, un ton fait de mélancolie désenchantée, d’intelligence teintée d’humour.
Florian Zeller met en parallèle la quête d’Anne avec des flashes-back sur les derniers temps du couple, où l’on sent bien que Pierre cachait quelque chose. A-t-il menti ? Qui était cet homme qu’Anne croyait connaître? Peut-on réellement connaître l’autre, ou son visage demeure-t-il toujours, tout en étant familier, un masque, une chimère, une construction ?
Si tu mourais n’est pas une pièce sinistre sur le deuil. La mort parle avant tout de la vie de ceux qui restent. Anne se demande si elle a bien compris qui était son mari. Cette question sans réponse alimente ses fantasmes et met en branle la mécanique du doute et la recherche de la vérité.
Car mine de rien, Florian Zeller nous fait l’éloge du mensonge. « Pour moi, le mensonge est une preuve d'amour, et l'honnêteté, au contraire, une trahison, une facilité de se débarrasser de ses conflits intérieurs et de les balancer dans les bras de l'autre.Un des thèmes qui traverse la pièce est celui de la transparence. Cette obsession contemporaine relève pour moi d'une confusion entre les notions de vérité et de morale. Je pense que la vérité n'est pas une valeur. Et cette notion d'honnêteté, qui alimente le sentiment de culpabilité, fait qu'en son nom, on se sent le devoir de dire la vérité, quitte à bousiller l'autre. L'aveu n'est pas le prolongement de l'amour. C'est une lâcheté ignoble. Aimer n'est pas encombrer l'autre de ténèbres ».
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