Qui es-tu Vincent d’Evere et de Soignies ?

Écrit par Frédéric Solvel - 13 juil. 2015, 00:00 (Mis à jour: 12 janv. 2022, 04:36)
Qui es-tu Vincent d’Evere et de Soignies ?
Son nom s'affiche fièrement sur les bus de la ligne 45 entre Roodebeek et Evere, sa silhouette orne tous les documents officiels de la commune d’Evere et pourtant, peu de monde le connaît. De qui parlons-nous? De Vincent, Saint Vincent. Voyage dans le passé avec la Senne comme fil rouge...

Il faut remonter le cours de la Senne pour retrouver les origines de ce Vincent. Nous sommes aux sources de la rivière, au cœur du Hainaut, à Soignies. Sur une butte au cœur de la cité, se dresse une monumentale église romane : la Collégiale Saint Vincent.

En poussant les portes de ce vaisseau de pierre à peine plus court que la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, la vie de Vincent se raconte à nous. Ici tout n’est que gloire au saint local. C’est dans le chœur que les indices se multiplient.

Autour du maître-autel qui abrite les saintes reliques de Vincent, les pièces du puzzle s’ordonnent. Les deux vitraux au sommet nous présentent la famille. Tandis que les deux peintures qui flanquent l’autel nous relatent deux événements majeurs de la vie du saint : sa conversion (à droite) et la fondation de Soignies (à gauche).

 

 

Vincent – Madelgaire

On résume. Notre Vincent est né aux alentours de l’an 607 à Strépy. Issu de l’aristocratie franque, il reçoit le nom de Madelgaire. Notre homme fréquente la cour de Dagobert Ier, puis de Sigebert III pour le compte desquels il accomplit différentes missions. Madelgaire épouse Waudru avec laquelle il aura quatre enfants : Landry, Dentelin, Aldetrude et Madelberte. De commun accord, le couple décide ensuite de se retirer du monde et d’entrer dans les ordres.

Madelgaire fonde un monastère à Hautmont et reçoit le nom de Vincent, le vrai vainqueur. Encore trop sollicité à Hautmont, il suit une vision divine et se retire dans un endroit encore plus isolé : une colline boisée arrosée par la Senne... qui deviendra Soignies. Il y reste jusqu’à sa mort le 14 juillet 677 et n’a jamais cessé d’y être vénéré depuis. Les grands de ce monde se sont inclinés devant ses reliques avant d’y prêter serment.

Aujourd’hui, c’est lors du week-end de Pentecôte que le culte du saint fondateur atteint son paroxysme. Le jour n’est pas encore levé quand la châsse est descendue de son chevet pour être processionnée autour de la cité. De retour en ville, plus de 500 figurants retracent la vie du saint et précèdent les reliques sur le chemin du retour vers la collégiale. A la mort de Vincent, la vie religieuse va continuer et évoluer à Soignies. Durant plus de huit siècles, le chapitre des chanoines de Soignies va régler la vie de la cité.

 

Et Evere là-dedans ?

Les contrées d’Evere, déjà prospères sous la Pax Romana, étaient traversées par les armées, les voyageurs, les pèlerins et les commerçants qui longeaient la Senne. C'est le long de cette importante voie de pénétration que s’élevait une vieille tour romane autour de laquelle on bâtit ensuite une église. Et c’est autour de cette église qu’Evere va se développer.

En 1120, le Chapitre de Soignies se voit confier par l’évêque de Cambrai le patronat des églises de Schaerbeek et Evere. L’église d’Evere est alors consacrée à Saint Vincent. Vincent « monte » à la capitale et ne la quittera plus. Sous l’influence des chanoines sonégiens, les traces de Vincent vont alors se multiplier : statues, bas-relief, peintures, vitraux, drapeau de procession,...

Depuis 1775, une chapelle dédiée à Saint Vincent s'élève également au coin de la chaussée d'Haecht et de la rue Oudekapelle. Vestige des siècles derniers, elle résiste aux intempéries, aux agressions de la circulation et à la pression immobilière.

On retrouve également des traces du fils de Vincent, Landry, du côté de Neder-Over-Hembeek. Tandis que deux rues portent son nom et que la Ferme Nos Pilifs sert une bière à son effigie, une marche aux flambeaux y est organisée chaque année vers la Chapelle Saint-Landry, sauvée de la destruction et transférée dans le domaine des Trois Fontaines à Vilvorde.

 

La légende de la mare aux diables

Une légende va même naître autour de l’église Saint-Vincent d’Evere et des marais avoisinants. On a longtemps raconté qu’une armée de diables aux ordres de Lucifer hantait les lieux. La présence à proximité d’un asile et les suppositions qui accompagnent ces malades, longtemps considérés comme des possédés du démon, sont venues renforcer la réputation démoniaque des lieux. Quoi qu’il en soit, on recommandait vivement aux enfants de l’époque de ne pas s’approcher de la « zothuis » (maison de fous) et du marais, afin d’éviter de tomber dans les griffes de Lucifer...

 

Enfin, on notera pour l’anecdote que la ligne 45 de la STIB s’arrête à Bordet avant de rejoindre son terminus de Saint-Vincent. Clin d’œil et saut dans le temps entre deux Sonégiens célèbres : Vincent dont nous venons de traiter en long et en large et Jules Bordet. Prix Nobel de Médecine en 1919 pour ses découvertes relatives à l’immunité, Jules Bordet est né à Soignies en 1870 et a donné son nom à l’institut hospitalier spécialisé dans le traitement et la recherche en cancérologie.

Avez-vous apprécié cet article?

Partagez-le

Chargement de l'article suivant ......

Newsletter

Chaque semaine, du nouveau contenu dans votre boîte mail

Newsletter

Découvrez plus de 12 000 adresses et événements

Profitez de toutes les sections de BrusselsLife.be et découvrez plus de 12 000 adresses et un grand choix d'événements, d'informations et de conseils et astuces de notre écriture.

Brusselslife.be
Avenue Louise, 500 -1050 Ixelles, Brussels,
02/538.51.49.
TVA 0472.281.221

Copyright 2024 © Brusselslife.be Tous droits réservés. Le contenu et les images utilisés sur ce site sont protégés par le droit d'auteur. la propriétaires respectifs.

www.brusselsLife.be/[email protected]