Monk, l’homme qui fait descendre Manneken-Pis dans la rue
Monk est un vrai, un pur, un echt ! Un Bruxellois comme on en trouve plus beaucoup ! Il est né à Bruxelles, a étudié à Bruxelles et travaille à Bruxelles. Vous n’en saurez pas plus, c’est que l’homme aime cultiver le mystère… Encore une chose quand même : aussi longtemps qu’il s’en souvienne, il a toujours aimé dessiner…
Et ses dessins viennent de faire le tour du monde ! Dans la foulée de l’affaire du lion Cecil et de son pire ennemi le dentiste, il a imaginé et dessiné les héros de Disney chassés et tués. C’est ainsi qu’un plongeur remonte Ariel par les branchies et qu’un lord anglais pose fièrement aux côtés de Robin des Bois tombé dans son piège.
Manneken-Street-Pis
"Tout est parti d’un paquet de frites", plus exactement d’un détournement de Banksy. Monk remplace le bouquet de fleurs dans les mains du hooligan de l’artiste anglais par un paquet de frites.
Manneken-Pis ne fait son apparition que plus tard. "C’est en préparant mon exposition Zinnekeries au Micro Musée de la Frite, que j’ai eu l’idée de remplacer le hooligan par notre Manneken". De janvier à mai 2014, Home Frit’ Home a présenté cette exposition regroupant des portraits de compatriotes célèbres au spray sur toile, des détournements d’icônes street art et des tatouages à la sauce belge. Le Manneken et son paquet de frites sont directement adoptés ! Trente exemplaires en 3D sont même créés. Monk confesse que la ville en a acheté un et qu’il devrait être exposé dans le futur musée consacré à l’emblème permissif de la ville. "J’ai également accepté de la graffer sur le volet de la friterie Bompa. C’est mon fritkot préféré et le patron est un vrai amoureux de la frite. Je lui devais bien ça."
Et l’artiste va aller plus loin. Il commence par confronter la petite effigie à des statues célèbres. Le principe, simple, marche à chaque fois : Monk remplace le personnage principal par le petit Julien. Rien ne lui résiste : Penseur de Rodin, Vénus de Milo, ... Et parfois Bruxelles se fait encore plus présente : le disque du Discobole est remplacé par une gaufre, le monde de l’Atlas est transformé en boule de l’Atomium.
Pisser toujours plus loin
Manneken-Pis s’est rapidement imposé sous les bombes de Monk. "A part faire pipi, il n’avait pas de vie sociale. Plutôt que de l’habiller, j’ai voulu le faire bouger. J’ai envie de lui donner la vie d’un gamin de son âge". Et comme les voyages forment la jeunesse, Manneken-Pis est envoyé sur l’île de la Réunion au printemps dernier. Monk l’y a immortalisé, une planche de surf sous bras, sur la porte d’une paillote et, tout équipé, au départ d’un sentier de randonnée.
Depuis, il est de retour au plat pays et devrait encore connaître de nombreuses péripéties. Les aventures de Manneken-Pis selon Monk n’en sont encore qu’à leurs débuts, son credo est limpide: "La bêtise est humaine et Monk est définitivement humain". Dans sa bêtise, l’artiste se fixe quand même certaines limites : "Ca reste un petit gamin. Je ne vais rien faire de scandaleux. Je dois rester drôle et un peu mignon."
Monk aime cultiver le mystère. Impossible de savoir ce qu’il a en tête... Quand il remonte sur son fixie, on se surprend à vouloir le suivre en espérant qu'il s'arrête un peu plus loin pour graffer le petit julien...
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