Les heures de gloire du football bruxellois
Le 1er septembre 1895, l’ancêtre de l’Union Belge est porté sur les fonts baptismaux. Parmi les 10 membres fondateurs, on retrouve 5 clubs bruxellois : l’Athletic & Running Club, le Léopold Uccle FC, le Racing Club, l’Ixelles Sporting Club et l’Union FC d’Ixelles. Mais c'est un club liégeois, le Football Club Liégeois, qui remporte ce premier championnat (saison 1895-1896).
Des clubs...
La saison suivante (1896-1897), le Racing est le premier club bruxellois à inscrire son nom au palmarès. Sur les 13 premiers championnats, 6 tomberont dans son escarcelle. Le Racing remportera également la première édition de la Coupe de Belgique. Dans l’entre-deux-guerres, le club évoluera entre la première et la troisième division avant de disparaître au début des années soixante.
L'Union Saint-Gilloise, qui évolue aujourd’hui en division 2, vient rapidement contester la suprématie du Racing et devient le deuxième club bruxellois à remporter le Championnat de Belgique à la fin de la saison 1903-1904. Ce club est à la fois remarquable par son palmarès et par son stade. En effet, avec leurs 11 titres nationaux, les Unionistes restent le troisième club le plus titré du royaume. Le stade, à l’orée du Parc Duden, mérite le détour pour sa remarquable façade Art Déco. Inauguré en 1919 par un match de gala face à l’AC Milan, le stade Joseph Marien fut le témoin d’une des plus belles séries du football belge : 60 matchs consécutifs sans défaite.
Cette belle série fut interrompue par le frère ennemi : le Daring. Les derbys réguliers entre l’Union et le Daring et la rivalité entre leurs supporters respectifs servirent de toile de fond à la pièce Bossemans et Coppenolle. Ce qui n’enlève rien au panache des Daringmen qui remportèrent le championnat à cinq reprises.
A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, les Anderlechtois font enfin leur apparition au palmarès. Depuis, les sociétaires du Parc Astrid ont remporté le championnat à 33 reprises. Si l’Union avait déjà brillé sur la scène internationale, le Sporting Club Anderlechtois possède la plus belle armoire de trophées européens : 1 coupe de l’UEFA, 2 coupes des vainqueurs de coupe et 2 supercoupes de l’UEFA. Les mauves et blancs sont les seuls à avoir remporté le championnat national 5 fois d’affilée (entre 1964 et 1968).
Enfin en 1975, le RWDM est le cinquième club bruxellois à remporter le championnat. Véritable zinneke né de l'amalgamme entre deux clubs emblématiques et historiques de la captitale, le Racing et le Daring, le RWDM et de retour! Et son antre du stade Edmond Machtens reste l’un des plus chauds du pays. Aujourd'hui, le RWDM évolue en promotion B et peut compter sur un gros noyau de fidèles supporters pour les pousser très vite plus haut! Depuis sa radiation en 2002 et la parenthèse FC Brussels, ils étaient nombreux à rêver du retour du RWDM. Une joyeuse bande a transformé ce rêver en réalité!
Et pour finir, il reste le Royal White Star Bruxelles qui n'a jamais atteint l'élite et partage les installations du RWDM. Premier saison officielle en 2003-2004 en promotion couronnée par une montée directe en D3. Depuis 2011, le White Star évolue en D2 où il retrouvera cette année l'Union.
... des derbys ...
Si les derbys entre l’Union et le Daring relèvent aujourd'hui plus des répliques de Bossemans et Coppennolle que des quotidiens sportifs, il faut remonter aux affrontements entre Anderlecht et Molenbeek pour revivre les derniers derbys bruxellois au sommet du football belge. En attendant un éventuel tirage favorable pour la Coupe de Belgique qui pourrait sortir de son chapeau un affrontement entre le géant anderlechtois et ses voisins saint-gillois ou molenbeekois, l'Union et le White Star se retrouveront le 24 octobre pour le premier derby de leur histoire.
... et des hommes
Impossible d’évoquer le ballon rond sans consacrer quelques lignes à ses artistes. Les plus grands noms sont passés par le parc Astrid. On pense notamment à Pierre Hanon, Georges Heylens qui fut fidèle à la maison mauve toute sa carrière, Jacques Teugels, Georges Grün, Félix Week qui défendit les filets de quasiment tous les clubs bruxellois durant sa carrière ou Franky Vercauteren, le joueur devenu entraîneur.
Dès l’âge de 9 ans, Paul Van Himst a essentiellement joué au poste de milieu de terrain offensif à Anderlecht. Il porta également les couleurs des Diables Rouges, l’équipe nationale, entre 1960 et 1974. Paul Van Himst fut une cheville ouvrière des nombreux titres remportés par les mauves. En tant que joueur entre 1959 et 1975 puis aux commandes de l’équipe de 83 à 86.
Autre joueur devenu entraîneur, Raymond Goethaels a tapé ses premiers cuirs sur l’esplanade de la Basilique de Koekelberg. Après sa carrière de joueur au Daring et au Racing, « le sorcier belge » s’est forgé une solide réputation d’entraîneur. Son franc-parler l'a fait connaître, sa cigarette au bec a construit sa légende. Cerise sur le gâteau d’un palmarès déjà bien garni : la victoire en Champions League avec l’Olympique de Marseille en 1993. Sa voix rocailleuse de rockeur a marqué tous les esprits. Si Raymond la science a offert deux titres de champion au Standard de Liège, c’est avec les Bruxellois qu’il a remporté la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe.
On ne présente plus le capitaine des Diables Rouges, Vince The Prince ! Après deux titres avec Anderlecht et un détour par le championnat allemand, Vincent Kompany s’épanouit depuis 2008 dans le très relevé championnat anglais. Vincent est resté profondément attaché à ses origines, il investit à Bruxelles et dans les Bruxellois. Le défenseur central de Manchester soutient également le sport bruxellois via la création de « son » club de football, le BX Brussels, et l’aide apportée à l’Excelsior, le club d’athlétisme sociétaire du Stade Roi Baudouin par lequel Vincent est passé. A chaque fois dans le même esprit : permettre l’accès à un grand club à des jeunes issus de milieux difficiles et aux moyens financiers limités.
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