Le Village de la Contestation
Le Village de la Contestation
Il est temps de souffler un peu entre deux fake news, écrans de publicités commerciales, mails urgents et autre sollicitations numériques péremptoires pour venir déguster une trappiste à la lisière ombragée du Théâtre de Poche en compagnie des trublions qui font de l'espace public un nouveau champ de bataille pour faire entendre leur voix dissidente.
Nous vivons une drôle d'époque : l'élection de Trump à la tête de la première puissance mondiale s'apparente tout bonnement à un gag sorti d'un épisode des Simpsons. Ce pourrait être drôle si ce n'était pas le symptôme d'un dysfonctionnement systémique, qui donne çà et là d'autres aberrations.
Tous les jours, nous assistons, impuissants, à des escroqueries du même type : glyphosate, panama papers, déchets nucléaires, wikileaks, chasse aux chômeurs, etc.
Impuissants, vraiment ?
Parfois, une lueur dans l'obscurité nous fait entrevoir les éclats d'un terrorisme poétique rocambolesque difficilement classable pour nous, communs des mortels, mais qui libère quelque chose de joyeux, arrache un sourire et nous fait dire « Ce n'est pas encore foutu » : un ministre « enfrité », l'irruption dans les bureaux de Monsanto d'une horde d'enragés lançant joyeusement des feuilles mortes au rythme d'un haka, une pub taguée, une tarte à la crème délicatement déposée sur un visage médiatique, des chaises des banques saisies pour rembourser la dette de l'Etat, le petit Jésus de la crèche de la Grand'Place en séjour illégal menotté et emmené au poste, etc.
Ailleurs, un scandale éclaboussant des hommes politiques, des stars, des sociétés-mères, reposant sur le courage d'un homme ou d'une femme, prêt à subir l'ire de la Loi, à être supplicié-e sur la place publique pour avoir osé lever le voile sur des pratiques infamantes.
Nous ne sommes pas impuissants : nous disposons d'armes pour nous défendre, mais cela a un prix. Censure, procès, intimidations, violences physiques,... La dénonciation, même fragile, isolée ou inoffensive, est toujours encore sévèrement réprimée. Si les mots ne tuent pas, la liberté d'expression a un coût pour celui qui l'exerce. Hier, tout le monde est Charlie, aujourd'hui, c'est au conditionnel : oui, mais certaines choses sont sacrées et doivent le rester : le Pape, le Prophète, Johnny. Voilà comment une certaine bien-pensance trace les limites des imaginaires à rebrousse-poil.
Encourageons dès lors la créativité de ces bastions de séditieux, désobéissants et flibustiers désopilants !
Retrouvons-les au Théâtre de Poche, cette zone d'utopie rassemblant, autour de notre complice Le Gloupier, la crème des saboteurs et autres rebelles immodérés qui font du quotidien une fête de la subversion.
Le programme :
- Samedi 12 mai : Journée thématique « Les lanceurs d’alerte »
- Dimanche 13 mai : Journée thématique « Artivisme »
- Mardi 15 et mercredi 16 mai : Circus ‘68
- Jeudi 17 mai : Carte blanche à Bruxelles Laïque
- Vendredi 18 mai : Les 4 Fils Aymon, Circus ’68, A nos choix !
- Samedi 19 et dimanche 20 mai : Focus Royales Marionnettes
- Mardi 22 mai : Circus ’68, Giedré
- Mercredi 23 et jeudi 24 mai : Circus 68’
- Vendredi 25 mai : Circus 68’, Vernon Subutex
- Samedi 26 mai : Journée thématique « Souvenirs libertaires de mai 68’ »
- Dimanche 27 mai : Journée thématique « Désobéissance civile »
- Mardi 29 mai : Circus 68’
- Mercredi 30 mai : Circus 68’, Didier Super
- Jeudi 31 mai : Circus ’68
- Vendredi 1er juin : Don Quichotte, Circus 68’
- Samedi 2 juin : Journée thématique « Censure et caricature »
Retrouvez toutes les informations pratiques sur le site dédié au Village de la Contestation.
L’année de la contestation : quelques explications
Pour les 50 ans de Mai 68 et ses mouvements de contestation, les acteurs du secteur culturel de la Ville de Bruxelles ont entamé, depuis le 1er janvier, une année placée sous le signe de la contestation. Cela se traduira par plusieurs activités dans des lieux culturels et dans l’espace public.
Les activités prévues ont pour but de donner une vision contemporaine de la contestation. Comme expliqué sur le site de la RTBF, vous pouvez identifier ces activités en vous référant au logo qui se compose des trois symboles de Mai 68 : le pochoir, le pavé et le poing levé.
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