MOBILITÉ Le tunnel Léopold II à la recherche d’un nom de femme
Comment va s’appeler bientôt le tunnel Léopold II ? L’affaire est en cours suite aux décisions du gouvernement de la Région de Bruxelles capitale visant un double objectif : féminiser et décoloniser l’espace public. En fait, le fameux tunnel à deux doubles voies reliant le bas de la ville à la basilique de Koekelberg constituait un « cobaye » idéal. Car ses travaux de rénovation toujours en cours pouvaient engendrer une sorte de « ré-inauguration » prévue pour la mi-2021. Autre argument… administratif plaidant en la faveur de cette initiative : il est nettement plus aisé d’ainsi rebaptiser un tunnel vierge de toute habitation qu’une artère bordée de riverains dont il faut modifier l’adresse…
Sous le boulevard du même nom
Pour rappel, le tunnel Léopold II a été ainsi baptisé de façon logique tout simplement parce qu’il se trouve sous le boulevard du même nom, l’un des plus importants de la ville, en remplacement d’un disgracieux viaduc à trois bandes, assemblé pour l’Expo 58 et qui resta en service durant plus d’un quart de siècle ! La plupart des tunnels de la Petite Ceinture ou autres ont tous repris la nom des artères ou carrefours les surplombant. C’est dire qu’il y a matière à… rebaptiser. Et tant pis pour le côté pratique des choses, sachant que tous ces tunnels sont depuis longtemps connus comme tels et facilement identifiables par les automobilistes !
Bruxellois, à vous de choisir
Les autorités ont lancé une double application permettant à tous les Bruxellois qui le désirent de proposer un nouveau nom de baptême – obligatoirement féminin - au fameux tunnel, soit via le site internet de Bruxelles Mobilité http://tunnelleopold2.be/ ou via le numéro gratuit 0800/94.001, joignable les jours ouvrables entre 08h00 et 18h00. Les résultats seront ensuite examinés par un collège d’experts avant décision.
D’une pierre deux coups
En s’attaquant au tunnel Léopold II, les autorités veulent faire d’une pierre deux coups. Frapper un grand coup dans la féminisation de l’espace public, en sachant que 6% seulement des rues, places et autres portent des noms de femmes pour 48% aux hommes, le reste n’étant forcément ni l’un ni l’autre. Et aussi à répondre à la « décolonisation » devenue très en vogue. Il est vrai que rebaptiser un tunnel coûte nettement moins cher au contribuable que le déboulonnage des statues de celui qu’on surnommait il n’y a guère encore « le roi bâtisseur » !
Tunnel Minerva ?
Voici à titre de conclusion une suggestion qui en vaut bien d’autres. Pourquoi pas le « tunnel Minerva » en référence à la marque automobile belge la plus prestigieuse de son histoire ? Rivale des Rolls-Royce, Bugatti et Hispano-Suiza d’avant-guerre, la Minerva portait le nom de la déesse romaine associée à la Grecque Athena. Belle identité féminine directement associée à l’automobile. Le seul hic est que les Minerva étaient construites à Mortsel, dans la banlieue… anversoise.
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