TA TERRE EN SLIP Le Slibard, une marque de sous-vêtements écoresponsables plutôt culottée
Ce n’est pas nouveau, l’industrie du textile est l’une des plus polluantes de la planète. Vous rajoutez à cela une couche de menaces pour la biodiversité et vous pouvez sérieusement commencer à flipper. C’est là qu’arrivent Ségolène et Gauthier, deux Bruxellois qui se sont lancés sur le marché du textile mais pas avec n’importe quel produit : Le Slibard ! Des caleçons et culottes écoresponsables, fabriqués en Europe avec des matériaux durables ET avec une marge des bénéfices des ventes qui est reversée pour deux associations actives pour la défense de la faune et de la flore. Brusselslife a rencontré la team Slibard. Entretien.
Quand les sous-vêtements font sens
Ségolène et Gauthier cherchaient un nom facile, décalé et sans prise de tête. Quand ils sont tombés sur “Le Slibard”, ils ont tout de suite senti que c’était le bon. Un nom qui colle bien à l’entre-jambe ? “Une fois adopté, on ne le lâche plus, tout le monde en Slibard !” nous dit Gauthier. Cette idée géniale de sous-vêtements durables leur est venue du fait qu’actuellement la façon la plus “écologique” de s’habiller, c’est en seconde main. Or, justement, pour les sous-vêtements, c’est là où le bât blesse : il est compliqué de réutiliser les caleçons et chaussettes d’autrui. “On voulait donc offrir une solution neuve qui soit la plus écoresponsable possible” nous glisse malicieusement Gauthier.
Cette envie de se lancer dans une aventure entrepreneuriale durable est apparue après quelques années à travailler dans des entreprises classiques, Ségolène et Gauthier commençaient à se lasser de ces jobs en manque de sens... “Quand on apprend que le nombre d’animaux sauvages s’est effondré de 60% ces 40 dernières années, quand on voit des petits oiseaux sur une île perdue dans l’Océan Atlantique qui vomissent des bouchons de bouteilles (NDLR : “Drowning in Plastic” de la BBC), on se dit qu’il y a un souci” nous explique Gauthier. Le projet du Slibard se veut donc résolument positif pour sensibiliser le public sur la beauté et l’importance de notre biodiversité, notamment à travers un processus de fabrication responsable.
Quand la fabrique craque son slip
Afin de garantir des sous-vêtements également produits de manière écoresponsable, Ségolène et Gauthier se sont renseignés auprès d’autres entrepreneurs belges présents dans le textile qui leur ont conseillé de se tourner vers le Portugal. “C’est ce qui nous permet d’offrir la meilleure qualité, de rester le plus local possible tout en proposant un prix accessible” déclare Gauthier. C’est à Porto que les deux camarades trouvent leur partenaire pour produire leurs sous-vêtements, celui-ci faisant du développement durable une priorité, ce fut le départ de leur collaboration.
Pour développer un produit durable, il leur fallait donc des matériaux durables, c’est là qu’interviennent le Micro Modal et le coton biologique. Le premier est fabriqué à partir de bois de hêtre d’origine écologique, il est ensuite transformé en fibres selon un processus en boucle fermée. Le coton bio, originaire d’Inde, est obtenu sans produits chimiques. Ségolène et Gauthier se fixent toutefois l’objectif de trouver une qualité semblable mais plus proche de la Belgique, “tout en gardant un prix attractif si nous avons la chance de produire en plus grande quantité’. Et pourquoi pas un jour, proposer un caleçon fait de déchets de tissu !
Mais voilà, leurs caleçons sont imprimés et l’on sait que l’impression peut être source d’une grande consommation d’énergie et d’eau mais aussi productrice de pollution. C’est pourquoi ils ont fait appel à l’impression numérique, celle-ci aurait permis d’économiser “plus de 40 milliards de litres d’eau dans le monde en 2018”. Cette méthode est aussi plus économe en matière d’utilisation des couleurs ainsi que pour l’électricité. Niveau zéro déchet, Le Slibard se limite pour l’instant au packaging mais les deux amis aimeraient pouvoir aller plus loin encore dans la démarche.
Quand la planète porte la culotte
Si le Slibard est déjà actif du point de vue écoresponsable au niveau de la fabrication de leurs caleçons, il l’est aussi au niveau financier : en soutenant deux associations protégeant des espèces en voie de disparition avec 15% de leurs profits avec un minimum de 1 euro par caleçon vendu. “Dans le cadre de la plate-forme de crowdfunding, cela représente plus de 25% de nos profits” nous dit Gauthier.
La première association partenaire du Slibard, c’est “Un toit pour les abeilles”. “Les abeilles sont responsables de la pollinisation de 1/3 de ce que nous mangeons et elles sont citées auprès des espèces en voie de disparition. Ces incroyables créatures sont indispensables à notre survie” rajoute Gauthier. C’est tout simplement en faisant des recherches que les deux camarades sont tombés dessus, “nous aimions beaucoup le projet de parrainage et leur communication très instructive sur ces fabuleuses petites ouvrières”. L’association est principalement active en Belgique et en France. Via ce partenariat, le Slibard a déjà pu financer une ruche belge, celle du rucher de la Vignette.
Sauver la banquise pour sauver les ours polaires et leurs petits voisins de l’Arctique, voilà l’une des missions de l’association Ecosystem Restoration Camps. “La fonte des glaces menace la vie de beaucoup d’espèces tel que l’ours polaire. Protéger les espèces menacées, cela commence par protéger leur habitat” déclare Gauthier. C’est via leur famille et des amis que les deux amis ont entendu parler de leur projet, Gauthier en était même devenu membre il y a deux ans. L’association est composée d’experts et bénévoles actifs dans la restauration de territoires dégradés partout dans le monde (Espagne, Amérique du Nord et du Sud, Asie…). “Ils ont une approche géniale, très concrète et experte pour restaurer des endroits désertiques. Les écosystèmes sont d’une forte complexité et il faut faire attention à chaque type d’arbre et de plante que nous y intégrons.” conclut Gauthier.
Faites-le pas, enfilez un Slibard
Il vous reste jusqu’à la fin du mois de janvier pour participer au crowdfunding du Slibard si vous voulez protéger les espèces menacées en vous habillant stylé. D'ici le lancement officiel de l'e-shop, le caleçon coûte actuellement 25 euros via le crowdfunding, un prix qui pourrait changer par après. Il y a plusieurs formules de participation financière, de l’Amoureux des Animaux (pour 25 euros, vous bénéficiez d’un Slibard, livraison comprise) au Gardien de Dame Nature (pour 150 euros, vous recevez l’insigne honneur de dîner avec d’autres “gardiens” ainsi que Ségolène et Gauthier, en plus de cela, huit slips et un t-shirt Slibard), vous ne pouvez que vous y retrouver !
Découvrez les différentes possibilités sur la page du crowdfunding : ulule.com/le-slibard
Crédits photos, vidéo & sources : Le Slibard/Saint-Tran/Thomas Prudhomme ©
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