Le drame du Heysel a 30 ans
Plus de 60.000 personnes sont agglutinées dans le Stade du Heysel pour assister à la finale de la Ligue des Champions de 1985 qui doit voir s’affronter les deux grandes équipes européennes du moment : la Juventus Turin et Liverpool.
Les tribunes sont bondées. Des failles dans le système de sécurité ont permis à de nombreux supporters d’entrer dans le stade sans ticket…
Des supporters sous haute tension
A la veille du match, les supporters sont déjà sous haute tension. L’une des causes ? Un an auparavant, Liverpool a remporté la finale aux tirs au but contre l’AS Rome en terre italienne. Cette victoire des « Reds » se soldent par de violentes agressions des Italiens contre les Anglais dans les rues de Rome. Des incidents qui ont laissé un goût amer dans la bouche des hooligans de Liverpool qui comptent bien prendre leur « revanche » lors de cette nouvelle finale de 1985 contre la Juventus de Turin…
Circonstances du drame
Dans le stade, les trois tribunes des supporters de Liverpool sont séparées d’un quatrième bloc (Bloc Z) par une zone tampon de quelques mètres délimitée par des treillis. Bien qu’il soit initialement dédié aux supporters belges neutres, ce Bloc Z est principalement rempli d’Italiens. Les tensions s’installent très vite…
A une heure de la rencontre, les deux camps s’insultent. Des hooligans de Liverpool commencent à charger en direction du Bloc Z. Les quelques gendarmes de la zone tampon ont du mal à faire face aux débordements.
Quelques minutes plus tard, sous la pression des hooligans, les grilles de la zone tampon cèdent et plus d’une centaine d’Anglais envahissent le Bloc Z provoquant une énorme bousculade dans la tribune italo-belge. Face à ce mouvement de foule, les supporters de la zone tentent de s’échapper par l’unique sortie vers la pelouse. Mais les portes sont fermées et les gendarmes empêchent quiconque de rejoindre le terrain. Aucune issue n’est possible. Sous la poussée générale, le mur d’enceinte s’effondre… Des personnes sont piétinées, écrasées, étouffées… Le tout devant les caméras qui diffusent les images en direct à la télévision.
Le bilan est lourd… 39 personnes décèdent et 454 sont blessées.
Le match est maintenu
Les victimes sont évacuées sur des barrières Nadar dans la cohue générale. Dans les tribunes en face du Bloc Z, les supporters italiens s’échauffent face au drame qui se joue sous leurs yeux. Les capitaines des deux équipes doivent monter sur le terrain pour calmer les tensions. Quelques minutes plus tard, les deux équipes les rejoignent pour entamer la finale. Cela parait aberrant aujourd’hui mais le match a bel et bien eu lieu. Officiellement, pour « éviter l’émeute générale »… La Juventus l'emporte sur le score de 1-0. Le but est marqué par Michel Platini.
Le temps des décisions
Suite au drame et pour marquer le coup contre les violences des hooligans, tous les clubs anglais sont exclus des compétitions européennes pendant 5 ans. L’UEFA obligera tous les stades à disposer de places assises. Mais il faudra encore attendre que deux autres tragédies viennent entacher le monde du football (99 morts à Hillsborough en 1989 et 18 morts à Furiani en 1992) pour que des décisions plus drastiques soient prises en matière de sécurité.
En 1990, 11 hooligans anglais sont condamnés à des peines de 4 à 5 ans de prison devant la Cour d’appel de Bruxelles. Le Président de l’Union Belge, le capitaine de la gendarmerie et le secrétaire de l’UEFA seront, quant à eux, plus légèrement condamnés.
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