Le carillon de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule

Écrit par Olivia Davis - 14 avr. 2014, 00:00 (Mis à jour: 12 janv. 2022, 04:30)
Le carillon de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule
A tout seigneur, tout honneur. En cette période pascale, nous avons joué au Bossu de Sainte Gudule pour percer les secrets du carillon de la cathédrale. De la nef au sommet des tours, nous avons inspecté les moindres recoins des lieux… Histoire de dégoter, au passage, les derniers trésors ramenés de Rome par les divines cloches.

D'après Le Petit Robert, un carillon est un instrument de musique composé d’un ensemble de cloches. Celui de la Cathédrale des Saints Michel et Gudule, le plus grand de la capitale, est inscrit au patrimoine de la ville de Bruxelles. Ses quarante-neuf cloches sont perchées dans la tour sud de la cathédrale tandis que le bourdon, répondant au doux nom de Salvator et affichant 7 tonnes sur la balance, est niché dans la tour nord. Seul, avec la compagnie saisonnière d’une petite famille de faucons.

L'histoire des cloches

La cathédrale bâtie sur les ruines d'une église romane du XXème siècle était d’abord dédiée à l’archange Michel avant d’accueillir les reliques de Sainte Gudule. Ce vaisseau de pierre et de verre, emblématique du style gothique brabançon, fut consacrée comme cathédrale en 1962. En tant que lieu de culte principale du royaume, elle a l’honneur d’accueillir les mariages et autres cérémonies religieuses liées à la famille royale. Une de nombreuses raisons de faire sonner les cloches de la cathédrale à toute volée.

Le carillon actuel, porté sur les fonts baptismaux en 1966, est venu combler le vide laissé par la disparition de son prédécesseur lors de la Révolution Française.

Si la cathédrale abrite le seul ensemble de cloches religieux de Bruxelles, deux autres carillons civils font régulièrement tinter leurs cloches. Le premier est situé sur le toit du Parlement et le second au pied du Mont des Arts.

BrusselsLife visite le carillon

La croyance populaire raconte que si les cloches sont silencieuses les jours qui précèdent Pâques, c’est parce qu’elles sont parties à Rome. A leur retour, en plus d’annoncer la résurrection du Christ, elles sèment des œufs en chocolat sur leur trajet. C’est donc avec l’eau à la bouche et motivés comme jamais que nous nous sommes engouffrés dans les escaliers de la cathédrale. Direction le sommet des tours, 60 mètres plus haut.

C’est parti pour 300 marches d’un étroit escalier en colimaçon. La montée est ponctuée de hautes et lourdes portes en bois qui s’ouvrent sur de vieilles pièces autrefois occupées par les artisans de la cathédrale. A mi-chemin, nous ne résistons pas à la tentation d’admirer la vue sur la ville. Seul un frisson nous sépare du parc en contrebas. Gloups….

Quasiment arrivés au sommet, nous retrouvons Thibaut Boudart, notre guide et responsable de l’ASBL Tintimabulum. Il nous ouvre la dernière porte qui mène vers le carillon tant convoité. Notre quête du Graal s’achève mais les découvertes continuent.

Au milieu de la pièce, une cabine est réservée au carillonneur. Au dessus, les 49 cloches du carillon sont alignées comme à la parade. Entre les deux, une multitude de câbles.

Les cloches sonnent automatiquement toutes les 15 minutes et envoient leur mélodie vers la ville grâce aux abat-sons du clocher. Plusieurs fois par an, un carillonneur prend place derrière le clavier de la cabine pour régaler son auditoire d’airs connus (religieux ou pas) ou de compositions personnelles. Au moment de faire résonner les cloches, dont le poids varie entre 14 et 3.300 kilos, un doigt ne suffit pas. Il convient plutôt de littéralement boxer le clavier. Poids plume, s’abstenir !

Cerise sur le gâteau, nous poursuivons l’ascension jusqu’au sommet de la tour pour profiter d’un panorama inédit sur la ville.

Quand elles sonnent…

Dans la tour, le bruit du mécanisme nous empêche de profiter de la belle mélodie. Retour vers le plancher des vaches, dans le transept sud de la cathédrale ou dans le parc sur le parvis, pour se laisser bercer par le tintement des cloches. En plus des sonneries régulières qui changent au rythme des saisons, le carillon résonne en de nombreuses occasions.

Les dimanches de juillet, août et septembre, un carillonneur emprunte à son tour l’escalier en colimaçon pour donner un concert sur le coup de 14 heures. Depuis le parc, vous pouvez alors entendre des mélodies variées et jouer à essayer de les identifier à travers les sonorités de ce drôle d’instrument.

Visitez également le carillon

Si vous êtes intéressé par l’aspect culturel de la cathédrale, vous aurez peut-être la chance de visiter ce lieu. Il vous suffit d’être un groupe d’au moins 10 personnes pour prendre une réservation et les entrailles de Saint Gudule s’ouvriront à vous ! Pour plus de détails, consultez le site de la cathédrale des Saints Michel et Gudule.

A conseiller si vous aimez les cloches, à déconseiller si vous en avez aux pieds !

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