La bataille de la Marolle, le retour
Bien mal avisé celui qui s’attaque aux Marolles. Les habitants aiment leur quartier et le défendent bec et ongles depuis toujours. D’hier à aujourd’hui, il n’y a qu’un pas… Ceux qui oublient le passé sont condamnés à le revivre !
La bataille de la Marolle de 1969
La construction du Palais de Justice avait déjà échauffé les esprits marolliens qui s’étaient vu amputer d’une partie de leur quartier. Mais lorsqu’en 1969, un nouveau projet d’agrandissement du paquebot de la Place Poelaert est annoncé, la colère gronde dans les Marolles.
Menacé d’expropriation, la résistance s’organise. Dans la rue et à toutes les fenêtres, les calicots crachent des slogans plus explicites que jamais : « On a marché sur la lune mais on ne marchera pas sur la Marolle », « La Marolle aux Marolliens », « Luttons pour sauver nos maisons »… Les médias relaient largement les protestations des habitants.
La « bataille de la Marolle » s’engage aussi sur le front judiciaire. Un comité d’action s’organise avec en tête de file l’abbé Jacques Van der Biest. Les ministères compétents sont interpellés. Sous la pression populaire, le ministre de la Justice cède finalement. Le projet est avorté le 13 septembre 1969. Le quartier est sauvé ! Les Marolliens fêtent la victoire comme ils en ont l’habitude : en organisant le faux enterrement du promoteur immobilier. Une plaque commémorative, située rue Montserrat, rappelle les faits.
2014, les Marolliens repartent au combat
Alors que tout le centre de Bruxelles s’apprête à se muer en un piétonnier géant d’ici l’été 2015, on apprend que la Place du jeu de Balle subira elle aussi quelques changements de taille. En 2016, une partie de celle-ci sera rendue aux piétons et un parking sous-terrain sera creusé sous les pavés.
Il n’en faut pas plus aux Marolliens pour organiser la résistance et repartir au combat ! Dès l’annonce du projet, commerçants, marchands et habitants se mobilisent dans ce qui s’annonce être une toute nouvelle bataille de la Marolle. Avec des moyens certes plus modernes …
Groupe Facebook et pétition à l’appui
Adieu calicots, bonjour Facebook ! Si le but à atteindre reste le même qu’en 1969, les moyens pour y parvenir ont bien changé. C’est à coup de groupes Facebook et de pétitions en ligne, que les Marolliens font aujourd’hui entendre leurs voix.
La page « We love Jeu de Balle » invite ses 5000 fans à se présenter en masse au conseil communal du lundi 1er décembre à 16h pour manifester son désaccord face au projet de la majorité. C’est lors de ce conseil que le cahier de charges des travaux devrait être acté. La dernière occasion de « sauver l’âme de la Place du Jeu de Balle ».
Crédit photos : http://bruxellesanecdotique.skynetblogs.be/
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