L'histoire du Hip-hop bruxellois racontée à Bozar
'C'est la rencontre de deux cultures' explique Paul Dujardin, directeur du Bozar, 'Yo! Hip-Hop Genérations ne cherche pas à sortir le hip-hop de la rue mais d'entrainer Bozar dans la rue'.
Depuis plus d'un an, l'équipe du Bozar travaille d'arrache pied avec deux chercheurs spécialisés sur le sujet Adrien Grimmeau et Benoït Quittelier, commissaires de l'exposition et de nombreuses associations bruxelloises impliquées dans ce mouvement. Ce projet, qui s'inscrit dans Mixity, l'année de la diversité à Bruxelles, a pour but de créer une dynamique au sein de la capitale et deviendra s'il arrive à ses fins un projet permanent.
Près de quatre décénies de hip-hop à Bruxelles
Du 28 juin au 17 septembre 2017, on pourra découvrir sur une partie des murs de Bozar l'histoire du hip-hop, sa naissance dans les années 1970 dans les ghettos new-yorkais, son arrivée à Bruxelles au début des années 1980 et son évolution depuis.
L'exposition démarre avec les pionniers des années 1980, qui souhaitent avant tout avoir du plaisir et revendiquaient leur propre espace dans la sphère publique. C'est l'époque des rappeurs legendaires tels que Benny B oou le groupe BRC (Brussels Rap Convention), c'est le temps du développement d'une scène informelle et souvent clandestine.
Dans les années 1990 se forme l'image contestataire du hip-hop. C'est la période du rap contestataire engagé, avec des groupes comme De Puta Madre, CNN, Starflam et Bigshot.
Dans les années 2000, le hip hop se débarasse de son image "undergound" pour devenire une niche. Le secteur se professionalise, de nombreux artistes se lancent en solo, créent leur marques de vêtements, ouvre leur propre magasins. C'est l'arrivée des clips vidéo, Des artistes tels que Bonom, qui ont commencés leur carrière dans la rue, exposent leur travail dans des institutions artistiques.
Depuis 2010, le hip-hop sort de sa niche et se dévoile dans toute sa diversité, grâce aux réseaux sociaux et à la digitalisation, des textes de rap de Scylla aux punchlines de Damso en passant par la star montant Roméo Elvis.
Roméo Elvis - Bruxelles arrive (feat. Caballero)
Un deuxième fil rouge au sein de l'exposition propose un parcours en quatre temps.
1) La force du flow: le succès d'un morceau de hip-hop ne réside pas uniquement dans ce que l'on dit mais surtout de comment on le dit.
2) Le sampling: on retravaille des éléments sonores existants pour les reconstruire.
3) La confrontation, avec d'autres rappeurs via des battles, avec les autorités, ou enfin se dépasser soi même, s'améliorer.
Piscine extérieure, fresque graffiti et événements gratuits
La rue du Baron Horta, qui borde le Bozar, prendra elle aussi des allures hip hop. Avec Bozar Open Air, on y trouvera non seulement un mur peint par des graffeurs professionnels du M.U.R, mais aussi une piscines extérieur mise en place par l'asbl Pool is Cool, engagée à faire revivre la baignade en plein air à Bruxelles, ainsi qu'une rampe de skate. Il y aura aussi des ateliers, des performances, des battles, des débats et des rencontres avec des artistes spécialistes du hip-hop ou encore des spectacles de beatmaking.
(c) Renaud Fang
Pour les plus jeunes et les familles
Yo! Brussels Hip-hop Generations est également accessible aux plus jeunes et aux familles avec des visites guidées intéractives pour des groupes d'enfants à partir de 8 ans. Le Family Day (le 16 septembre) sera également rempli d'activités destinées aux enfants. Les jeunes de 8 à 25 ans auront le choix entre 29 stages durant l'été pour s'essayer à toutes les disciplines du hip-hop (graffiti, beatmaking, rap, beatbox etc..), organisés à Bozar mais aussi dans onze quartiers de Bruxelles en coopérations avec l'asbl CBAI.
Avez-vous apprécié cet article?
Partagez-le