L’histoire des cinémas bruxellois
Sans renvoyer les frères Lumière dans leurs ateliers, nous nous en voudrions de ne pas mentionner Joseph Plateau. L’inventeur bruxellois du phénakistiscope sans lequel le septième art n’aurait peut-être jamais vu le jour.
Les Lumière à Bruxelles
Deux mois après la grande première parisienne, les frères Lumière présentent leur invention à Bruxelles le 1er mars 1896. Le rendez-vous est fixé dans la Galerie du Roi. Les tickets coûtent un franc belge et donnent droit à une projection de dizaine de minutes dans la salle des dépêches d’un quotidien bruxellois. En somme, le premier cinéma bruxellois ! Tous les détails sur les projections des frères Lumière à Bruxelles.
Au mois de décembre de la même année, le cinématographe des Lumière est utilisé dans un spectacle de l’Alcazar. Le directeur de ce théâtre installé rue d’Arenberg voulait alors introduire des projections dans sa revue.
L’année suivante, en 1897, les vues animées projetées au Cinquantenaire dans le cadre de l’Exposition internationale ravissent les spectateurs parmi lesquels on retrouve le roi Léopold II. D’autres projections, présentées alors comme des attractions, sont organisées de temps en temps.
L’apparition des salles de cinéma
Le succès du cinéma est fulgurant et les premières salles exploitées en continu apparaissent dès le début du siècle suivant. La «Compagnie centrale des machines parlantes» des frères Pathé s’installe au boulevard Adolphe Max dès le début du siècle. Les salles de théâtre se muent alors en salles obscures consacrées à l’image animée.
L’âge d’or
En moins de deux décennies, le cinéma prend le pouvoir ! A présent, on construit des bâtiments spécifiquement conçus pour abriter un cinéma. Le Théâtre du Cinématographe sera le premier du genre. Et pas le dernier ! Bruxelles va compter jusqu’à 250 cinémas.
En additionnant les capacités de toutes les salles, on arrive à un total de 5.000 sièges. Les vendredis et samedis soirs, c’est salle comble ! De nouveaux films apparaissent à l’affiche deux soirs par semaine et les grandes enseignes se côtoient sans aucun souci.
La sortie au cinéma est alors considérée comme l’évènement de la semaine. On se prépare, on se fait beau, on descend en ville pour plonger le temps d’une soirée dans l’univers du luxe. La salle Grand Eldorado et ses dorures en sont alors l’incarnation même. A l’aube des années 30, l’architecte Chabot imagine une salle art déco garnie de sculptures évoquant le Congo belge.
Pour le plaisir de se remémorer de délicieux souvenirs, voici quelques cinémas disparus: le Rio, le Rixy, le Cinéphone, le Dixy, le Floreal, le Rialto, le Métropole, le ciné Paris, le Marivaux,...
Bonjour télé, adieu ciné !
En s’installant en maître des salons bruxellois, la télévision va signer l’arrêt de mort des cinémas. Le déclin commence. Comme dans un film d’horreur, les salles ferment, changent d’affectation ou disparaissent sans autre forme de procès. Si aujourd’hui on danse au Mirano, dans les années 30 on s’y installait le temps d’une projection. Le Marni qui fait les beaux jours de la Ligue d’Impro et de nombreux concerts était à l’origine en cinéma. Entre 1970 et 1990, c’est l’hécatombe!
Aujourd’hui
Aujourd’hui, les salles de cinémas se sont réduites comme une peau de chagrin. A côté des gros complexes qui assomment le marché, on retrouve des plus petites salles à la programmation plus pointue ou à l’ambiance plus familiale.
Et pour se replonger dans l'histoire du cinéma, un détour par la Cinematek s'impose. Chocolat glacé, eskimo pour quelqu'un?
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