L’escrime à Bruxelles
A la limite entre le Moyen Âge et la Renaissance, cinq serments défendaient Bruxelles : les arquebusiers, les archers, les escrimeurs et deux compagnies d’arbalétriers. Si on ne tire plus à l’arquebuse dans les rues de la capitale, les trois autres armes sont toujours d’actualité. On tire à l’arbalète dans les caves du Sablon et de la Place Royale, on bande les arcs sur le plateau du Heysel et on croise le fer dans une dizaine de clubs d’escrime.
L’escrime moderne se pratique avec trois armes différentes : le sabre, le fleuret et l’épée. A chaque arme ses règles et ses petites différences mais le but reste toujours le même : toucher votre adversaire avant qu’il ne vous touche. Classé dans la catégorie des sports de combat, l’escrime est le seul où les adversaires s’affrontent sans distinction de catégorie de poids. Seule l’arme fait la différence.
A l’Olympe de l’escrime bruxellois, on retrouve Paul Anspach. Petit-neveu du bourgmestre Jules Anspach, il a participé à quatre olympiades. Après une médaille de bronze par équipe à Londres, il a ramené l’or en individuel et par équipe de Stockholm, avant de s’aligner à nouveau en équipe à Anvers et Paris. Deux tournois qui se sont soldés par une breloque en argent. Des exploits qui sont à revivre au Musée de l'Escrime au Cinquantenaire. Le prochain tireur de talent se cache peut-être dans un des clubs de la capitale. Liste complète sur le site de la Ligue Francophone des Cercles d’Escrime.
On a testé l’escrime
Pour m’initier, Julie, la secrétaire du Brussels Fencing Club, me prend sous son aile le temps d’une matinée. Elle me glisse un fleuret, l’arme d’initiation par excellence, dans la paume de la main et m’enseigne le b.a.-ba de l’escrime. Quelques nouveaux mots de vocabulaire plus tard et un dernier échauffement en règle, elle remet mon sort entre les mains du maître d’armes du club : Cédric. Je pense pouvoir m’en sortir…
Mais quelques fentes, retraites et parades plus tard, je dois me rendre à l’évidence: je ne suis pas prêt à rejoindre les Trois Mousquetaires. Comme Albert, le cinquième larron, je ferais mieux d’échanger mon fleuret contre un tromblon à spaghettis. Mais entretemps, j’ai pris un plaisir fou à imaginer le sourire malicieux de mon adversaire du jour derrière son masque… A coup de quelques fentes, d’un brin de chance, d’un assaut hésitant et d’un soupçon de fairplay, j’ai fini par lui mettre une touche.
Au moment de déposer les armes, les t-shirts sont bien mouillés. La délicieuse odeur de transpiration parfume la salle. A l’unisson, Julie et Cédric s’exclament : ce n’est rien par rapport aux 24 heures d’escrime que nous organisons chaque année dans le cadre de Fencing for Life. Sur ce, je file à la douche...
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