LA ZWANZE DE LIBÉRATION Hitler est enterré dans les Marolles
Sauf peut-être ceux des Marolliens qui, en 1944, ont exorcisé l’horreur de l’occupation allemande à leur manière. Le 10 septembre, alors que Bruxelles vient tout juste d’être libérée, les habitants du quartier organisent en grande pompe et devant une foule incroyable : le faux enterrement d’Hitler.
Le 3 septembre 1944, la deuxième Division Blindée des Guards pénètre dans la capitale belge dans la liesse générale. Les Allemands sont chassés de la ville. Après quatre longues années d’occupation, Bruxelles respire à nouveau.
La fête qui accompagne la libération gagne bien évidemment les Marolles. Le 10 septembre 1944, les zwanzeurs de Bruxelles sortent le grand jeu pour mettre un point final au règne sanguinaire du Führer.
Faire-part de décès
« Monsieur le Général Goering, son confident… Monsieur Himler, son beau-frère… ont la profonde douleur de vous faire part de la mort tant souhaitée de leur Führer qui vous a dégouté, et vous prient d’assister aux funérailles de Adolf Hitler, Grand Chevalier de l’Espace Vital… » Estampillé d’une croix gammée, voilà les premiers mots d’un faire-part de décès plein de zwanze, d'humour bien que chez nous. Selon les Marolliens, Hitler serait mort à la suite d’un « faux pas au-dessus de la Manche » et sa messe de Requiem sera chantée par une chorale de « macaronis » sous la direction de leur chef d’orchestre « Benito Mussolini ».
Un enterrement juste pour rire
La suite de l’épisode continue dans un cortège folklorique arrosé de gueuse (type de bière) avec en guest-star de sa propre mise en bière, Hitler. Ou plutôt, un certain Flup den deef, Bruxellois pur souche grimé et déguisé pour l’occasion. La ressemblance est surprenante. Flanqué de quelques pleureuses et de SS, le carrosse du défunt tiré par un cheval blanc entame sa marche funèbre à travers le quartier sous les applaudissements des Bruxellois et sous l’œil amusé des soldats britanniques et américains.
Plaque commémorative rue de la prévoyance
Ce fameux épisode est resté gravé dans les mémoires des Marolliens. Une grande fête que les Bruxellois se remémorent à chaque fois qu’ils passent devant la plaque commémorative des funérailles située rue de la Prévoyance.
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