RETOUR A BRUXELLES Eric-Emmanuel Schmitt déclare sa flamme à Bruxelles
Sans occuper une place centrale dans l'oeuvre de l'écrivain, Bruxelles y est régulièrement évoquée. Notamment dans Les perroquets de la place d'Arezzo et Les Deux Messieurs de Bruxelles.
Eric-Emmanuel Schmitt et Bruxelles
Les Deux Messieurs de Bruxelles est un recueil de cinq nouvelles qui traitent toutes du thème des sentiments inavoués et de l'amour invisible paru en 2012 aux éditions Albin Michel. La même année, le samedi 9 juin, l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique élit Éric-Emmanuel Schmitt au fauteuil 33 (membre étranger littéraire) qui fut occupé entre autres par Anna de Noailles, Colette et Jean Cocteau.
Un an plus tard, Les perroquets de la place d'Arezzo tire le portrait de la faune de cette place cossue de Bruxelles. On y croise toutes sortes de gens : des bourgeois et des artistes, des poules de luxe et des veuves résignées, des couples et des solitaires, mais aussi la fleuriste vipérine et l’irrésistible jardinier communal. Un jour, dans une enveloppe jaune pâle, leur parvient la même lettre anonyme : "Ce mot simplement pour te signaler que je t’aime. Signé : tu sais qui". Chacun d’eux va alors s’enflammer, et se mettre à rêver et à espérer...
Et ce week-end sur Facebook, l'écrivain français a laissé un mot simplement pour signaler qu'il aimait Bruxelles.
Déclaration d'amour sur Facebook
Presque deux siècles après la missive de Victor Hugo à sa femme, c'est un autre écrivain français qui déclare donc sa flamme à Bruxelles. Sous le titre Retour à Bruxelles, villé aimée, Eric-Emmanuel Schmitt a publié ce week-end sur Facebook une ode à sa vaille d'adoption!
Bruxelles est une ville intelligente. Parce que, au départ, elle ne disposait d’aucun atout naturel – ni port, ni berge, ni vallée, ni microclimat-, elle s’est élevée toute seule, à force de volonté, avec astuce, devenant la cour de l’empereur Charles Quint puis le coeur des institutions européennes. Pourtant la réussite de ses efforts ne rend pas Bruxelles immodeste, elle continue à afficher une bonhomie provinciale. À rebours de tant de capitales qui se prennent pour le centre du monde, Bruxelles sait qu’elle ne constitue le centre et ne s’en fait pas tout un monde.
Bruxelles n’offre pas une séduction immédiate, mais insinuante, captieuse, lente. Ses rues frappent par leur disparate, capables du plus beau et du plus laid, accolant un bâtiment art nouveau à un immeuble en verre fumé, indifférentes à la rigueur et à l’harmonie qui caractérisent généralement les glorieuses cités. On s’étonne, on s’indigne : où s’habille-t-elle donc, cette nonchalante accoutrée comme l’as de pique ? Attention… Si vous vous méfiez des vamps , vous repérez peu les sortilèges des femmes moins apprêtées. Bruxelles cultive paisiblement l’individualisme, ce qui la conduit parfois à une folie douce, libératrice.
Alors que Paris vous rend parisien et Londres londonien, Bruxelles ne vous rendra pas bruxellois, elle vous permettra d’être vous-même. Ses habitants cultivent une chaleur qui manque au climat, et les artistes écrivent leurs œuvres sur un ciel rarement bleu qui se présente chaque matin comme une page blanche.
RETOUR A BRUXELLES, VILLE AIMEEBruxelles est une ville intelligente. Parce que, au départ, elle ne disposait d’aucun...
Posted by Eric Emmanuel Schmitt on samedi 26 septembre 2015
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