UN ECRIVAIN DANS LA VILLE Bruxelles, terre d’exil de Victor Hugo
Si vous aviez vécu à Bruxelles entre 1851 et 1871, vous auriez peut-être eu la chance d’apercevoir Victor Hugo à la fenêtre de sa chambre Grand-Place, de le surprendre en train de s’échapper de l’appartement de sa maîtresse dans les Galeries Saint-Hubert ou encore d’assister à l’avant-première des Misérables au Théâtre Royal des Galeries…
Honte à la rédaction de BrusselsLife.be. Notre site ne comptait jusqu’à ce jour aucune mention de la vie bruxelloise de Victor Hugo. Il était grand temps de corriger le tir. Nous vous emmenons donc sur les traces de l’auteur des Misérables à Bruxelles.
Bruxelles, 500 jours d'exil
La toute première fois que Victor Hugo découvre Bruxelles, il y vient au bras de sa maîtresse Juliette Drouet en tant que touriste. Il a 35 ans et est déjà connu pour son œuvre Notre Dame de Paris. En cette fin d’été 1837, la ville lui fait forte impression : « L'Hôtel de Ville de Bruxelles est un bijou, une éblouissante fantaisie de poète tombée de la tête d'un architecte. Et puis, la place qui l'entoure est une merveille. » La Cathédrale Saints Michel-et-Gudule achève de le faire tomber sous le charme de la ville.
Quinze ans plus tard, c’est notre capitale que choisit l’écrivain pour échapper au régime français. Il fuit Napoléon III. En tant que défenseur de l’égalité sociale, de la démocratie et de l’abolition de la peine de mort, il devient ennemi du nouvel empereur qu’il déteste et qu'il surnomme « le petit ». Le 12 décembre 1851, il s’installe pour 7 mois sur la Grand-Place de Bruxelles sous le faux nom de Jacques Firmin Lanvin. Il s’exile ensuite dans l’île anglo-normande de Jersey où il reste 10 ans avant de reprendre le chemin de notre capitale en 1861 pour y publier son œuvre maîtresse : les Misérables. Jusqu’en 1871, il séjourne par intermittence à Bruxelles avant de quitter la ville pour toujours.
Une chambre sur la Grand-Place
Lorsqu’il arrive à Bruxelles en 1852, Victor Hugo prend ses appartements dans la Maison du Moulin à Vent sur la Grand-Place. Trouvant l’endroit trop exigu à son goût, il déménage quelques numéros plus loin dans une chambre plus spacieuse de la Maison du pigeon. Aujourd’hui, la trace du passage de Victor Hugo dans ce lieu est gravé sur une plaque commémorative fixée à la façade du numéro 27 de la place.
Dans les années 1860, à son retour de Jersey, sa femme Adèle et ses fils s’installeront dans une maison place des Barricades.
Les Misérables
En 1862, Victor Hugo est à nouveau en Belgique. Il peaufine son oevure, « Les Misérables ». A travers l’histoire que vivent ses anti-héros, il dénonce une nouvelle fois la pauvreté avec virulence. Impossible pour lui de publier son roman en France. Victor Hugo choisit donc une maison d’édition bruxelloise située rue des Colonies : « Lacroix & Verboeckhoven ». Bruxelles sera encore préférée à Paris pour la première de l’adaptation de l’histoire au théâtre. Interdite en France, l'avant-première de la pièce est jouée au Théâtre Royal des Galeries.
Un écrivain dans la ville
Si vous souhaitez partir dans un pèlerinage à travers Bruxelles pour vous recueillir dans les différents endroits fréquentés par Hugo, voici où vous devrez vous rendre. L’écrivain ne partait jamais sans s’assurer que sa maîtresse, Juliette Drouet, ne réside loin de lui. Lorsqu’il loge sur la Grand-Place, elle s'est trouvé un appartement non loin de là, dans les Galeries Saint Hubert où se trouve aujourd’hui la librairie Tropismes. Il lui rend visite presque tous les jours. Ensemble, ils ont leurs habitudes de promenade au Bois de La Cambre et en Forêt de Soignes.
Victor Hugo fréquente régulièrement l’établissement aujourd’hui rebaptisé la Taverne du passage. Il y rencontre d’autres écrivains exilés comme Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Karl Marx… tous venus à Bruxelles pour pouvoir penser librement.
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