C'EST L'HEURE DU DUEL Black Friday contre Green Friday : le match de la conso se joue cette semaine
Alors que le premier salon bruxellois du « zéro déchet » voyait le jour en 2018 à Tour & Taxis (Brusselslife y était !) et que la semaine passée on fêtait la 11e Semaine européenne de réduction des Déchets, ce vendredi, c'est le BLACK FRIDAY qui vient secouer votre fin de semaine avec ses promotions folles ! Cette tradition commerciale américaine fraîchement débarquée chez nous est contrebalancée depuis 2017 par une initiative écolo de consommation raisonnée : le GREEN FRIDAY !
Le Vendredi Noir
Vous avez peu de chance d’y avoir échappé, tant il s’est fait entendre en radio et TV (et sur le web), le Black Friday est de retour ! Pour le plaisir des uns et la santé du portefeuille des autres, ce phénomène qui a vu le jour aux Etats-Unis au XXe siècle et a complétement envahi l’Europe depuis quelques années. Passant d’une journée à tout un weekend dans de nombreux pays, faisons le point sur LA manifestation consumériste du mois de novembre.
Chaque année, durant l’automne, les Nord-Américains fêtent une tradition bien de chez eux autour d’une dinde farcie et rôtie : la Thanksgiving. Il s’agit d’une fête où, à l’origine, l’on remercie Dieu pour tout le bien qu’il apporte durant l’année. Mais aussi pour célébrer un fait de l’histoire américaine où les premiers colons européens arrivés au Nouveau Monde ont fraternisé avec les Amérindiens autour d’un repas (selon la légende).
Le Black Friday, lui, aurait vu le jour dans la seconde moitié du XXe siècle aux Etats-Unis, le lendemain de la Thanksgiving. Cet événement marque le début des achats de fin d’années avec des ristournes et prix au rabais en chaîne afin d’attirer un maximum de chalands dans les commerces. Son appellation anglo-saxonne viendrait du fait de sortir les comptes de l’entreprise du rouge vers le noir (on parle d'encre), en vendant les surplus. Tout simplement.
Cette grand-messe de l’ultra-consommation aura lieu ce vendredi 29 novembre et plus longtemps ce weekend dans certains commerces.
Trop is te veel
Cette énième fête américaine déclinée en Europe, malgré son succès commercial, est sujette à la critique. Solde avant les soldes, ce summum commercial envahissant est jugé comme la dernière gabegie de notre société d’hyperconsommation à arrêter, du moins freiner. Avant de se fracasser contre le mur. Surproduction de biens manufacturés, forte utilisation de ressources naturelles et d’énergie, course aux plus petits prix (et donc aux conséquences sociales), gaspillage et pollution à outrance, addiction des citoyens, etc. Un certain nombre d’accusations pèsent sur le Black Friday.
C’est ainsi qu’est né le Green Friday ; une tentative d’alternative à la consommation compulsive, aux achats non-nécessaires dictés par la seule logique promotionnelle. L’idée étant d’élever la réflexion des citoyens, de les transformer en consomm’acteurs, en les responsabilisant et en faisant appel à leur libre-arbitre. Avec l’accent mis sur le réemploi et la réparation, l’agriculture bio et locale, l’économie des ressources et le bilan carbone.
L’idée aurait germée dans les têtes du réseau français d’économie circulaire Envie. Ils ont d’ailleurs organisé la première édition du Green Friday en 2017 outre-Quiévrain. Aujourd’hui, c’est un collectif d’associations et d’entreprises qui est à la manœuvre. Véritablement à contre-courant du Vendredi Noir, ils proposent des initiatives à travers toute la France autour de la récup, du don de soi, de la consommation responsable.
Le collectif rappelle à nos confrères du Parisien que « nous achetons 60% de vêtements de plus qu’il y a 15 ans mais nous gardons nos habits deux fois moins longtemps. Nous changeons nos téléphones tous les deux ans alors qu’ils fonctionnent encore parfaitement ».
Ce modèle de société « extraire-produire-acheter-jeter » qui épuise la planète est à l’exact opposé du Green Friday. Un projet qui espère un jour mettre fin à la folie consumériste, malgré les promotions tapageuses et les prix choc, pour un monde nouveau, avec un meilleur impact sur l’environnement et les humains…
Crédits photos & sources : greenfriday.fr, Joëlle Debraux, Made in Gard/Le Petit Marché d'Auvergne, Martine/Gilbert Delahaye/Marcel Marlier, pourpenser.fr, réseau Envie, Wikipedia/Powhusku/CC BY-SA 2.0, YouTube/Andrew Lanoue/Les Astuces de Margaux.
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