Des bancs de méduses dans le canal de Bruxelles
L'oeil avisé aura déjà pu apercevoir une mouette ou un goéland au coeur-même de notre capitale. Les volatiles suivent l'Escaut et s'engouffrent dans les terres jusqu'aux rives du canal de Bruxelles. Rien de surprenant à cela.
Mais un phénomène bien plus préoccupant a été observé pour la première fois ce week-end près de l'écluse de Molenbeek : des bancs de méduses bleues ont pris possession des eaux de notre canal. Il s'agit d'un spécimen commun de nos fonds marins la « Aurelia Aurita » également appelée méduse bleue ou méduse lune. L'espèce peut atteindre 40 cm de diamètre et se déplace souvent à la surface de l'eau.
A l'Observatoire des Fonds Marins, on s'interroge sur la présence de ces bancs d'Aurelia en eau douce et si loin de la mer : « L'arrivée de ces méduses dans le canal pose beaucoup de questions. On ne s'explique pas encore cette invasion improbable. Le danger pour la faune et la flore locale est bien présent. L'espèce se reproduit très rapidement ! », explique le biologiste Eric Mesmerized.
Les spécialistes pointent du doigt le réchauffement climatique. Selon eux, les températures trop hautes pour la saison favorisent la migration de l'espèce. Les méduses sont attirées par l'eau chaude et se déplacent en bancs serrés à l'intérieur de terres. « Elles semblent apprécier tout particulièrement l'eau du canal et sa température. Elles risquent de continuer à proliférer sans limites » s'inquiète encore le biologiste. « Nous demandons aux Bruxellois qui apercevront un de ces bancs de méduses de nous contacter au plus vite. Nous souhaitons les évacuer du canal dans les plus brefs délais afin d'éviter la reproduction de l'espèce dans une faune qui ne lui correspond pas. Les conséquences pourraient être dévastatrices pour la flore ».
Une fois les méduses extraites de l'eau, quelques spécimens seront étudiés de près par les spécialistes afin de comprendre cette anomalie biologique. Le reste de la pêche sera revendu en masse aux poissonniers bruxellois et aux restaurateurs japonais. « L'espèce est comestible et délicieuse », affirme le chef du restaurant Arigato à Bruxelles. « Nous proposerons des sushis spéciaux pour l'occasion ». Olivia Regout
Avez-vous apprécié cet article?
Partagez-le