Vent de panique des écoles de jury central

Etudier & Apprendre
Écrit par Chauchau - 15 août 2016, 00:00 (Mis à jour: 30 sept. 2016, 11:40)
Vent de panique des écoles de jury central
C'est lors d'une conférence de presse que nous avons compris que le jury central tremblait sur ses bases. Fin d'une tempête. Tout du moins momentanément... C'est l'enjeu de 2.500 jeunes en décrochage.

L'été a été chaud pour les 2.500 étudiants du Jury Central

La ministre Martine-Martine Schyns préparait une révolution d'ici janvier 2017 discrètement cet été. Le jury central professionnel et de technique de qualification pourrait en partie disparaître. Un nouveau décret en préparation à la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit que seules les épreuves pour les métiers dits en pénurie (comme la boucherie ou la puériculture) seront désormais organisées. Les écoles et surtout les familles des jeunes se sont mobilisées car le flou était extrêmement angoissant. Une rencontre a permis de geler le projet mais l'épée de Damoclés est encore au-dessus de leurs têtes. 

Cette année, nous sommes allés visiter une école située avenue Brugmann. A quelques encablures de l'Avenue Molière et son célèbre lycée. Certes les écoles sont soulagées mais elles restent attentives à tout changement et elles se remettent en question. 

Dream your life

Le site de cette école Dream Your life est surprenant de fraîcheur et d’enthousiasme. On adore quand on aime les verres à moitiés pleins et on a tendance à passer son chemin quand on est un adepte du verre à moitié vide. « Il est comme nous, déclare une des enseignantes et responsable du secrétariat, Sophie Apolonni. On ne triche pas. Tout est authentique. Les témoignages sont spontanés ». En visitant l'école, on perçoit l'empathie à plein nez. Le contact avec les jeunes est authentique. Simple et franc. Les bâtiments ne sont pas clinquants. Cela reste une Asbl. "La stabilité des enseignants est une de nos grandes forces".

Dans tous les cas de figure, cette école née en 1994 cultive la différence. Cette école a commencé avec trois amis pour un jeune en décrochage, ils sont cinquante maintenant. C'est une belle progression. Quand on les a rencontrés, il visait à se rapprocher des entreprises pour offrir le plus souvent possible des séjours en entreprise pour leurs jeunes. 

Rattraper le temps perdu ou gagnez du temps

C’est ce que l’on lit dans le hall d’entrée dans la plus ancienne des écoles de Jury Central, l’école du Bois Sauvage située à Ixelles. Elle fût créée en 1978. Elle a accueilli plus de 6.000 étudiants. Il est évident que tout transpire la passion dans le regard de Bruno Terlinden : « Je suis convaincu que seule la rigueur permet aux jeunes de se remettre sur les rails. Nous avons un professeur pour 6 élèves. Et les tests ne se terminent qu’une fois réussi. Certains savent donc quand ils commencent leurs journées mais parfois pas quand ils la terminent. On a pas le droit de relâcher un jeune s’il n’a pas compris l’exercice » clame tout sourire son directeur.

L’école est relativement chère mais la proximité des enseignants et la structure rigide permettent d’afficher les meilleurs résultats sur le marché. Ils ont aussi des jeunes doués qui veulent gagner du temps et qui choisissent dés lors de passer par Bois Sauvage pour gagner une année. Le plus célèbre d’entre eux, Pierre Nothomb, est le fondateur de Deminor. C’est donc l’école du temps.

Taisnier, l’école de l’après-guerre

Cette école fût crée juste après la seconde guerre mondiale et reprise par son actuel directeur, Jean-Louis Maerevoet en 1980. Basée sur l’esprit de rigueur familiale avec un bureau de direction et une salle des profs au milieu de tout. « On se parle entre nous sans arrêt. Nous avons un contact fabuleux. C’est notre grande force. Nous rencontrons nos étudiants une fois par semaine pendant 20 minutes dans un rendez-vous programmé » nous explique Jean-Louis Maerevoet.

« Notre croyance, c’est que nous créons un plan sur un an. Pour qu’il réussisse son Jury Central mais qu’il soit prêt à se lancer à l’université et réussir sa première année. Qu’il soit préparé pour de brillantes études » enchaîne-t-il.

Cette école a vu passer des jeunes qui sont devenus ministres ou chefs de parti. Sans en faire des couches, on sent que cette école est un excellent tremplin des valeurs familiales et tranquilles.

Montgomery, c’est l’école des guerriers internationaux

A quelques encablures du fameux square portant le nom de ce militaire avec des faits d’armes ancrés dans l’histoire, on retrouve l’Ecole Internationale Montgomery. Plus récente, son initiateur, David Gerone, ne manque pas d’ambitions. Il est passé par l’école des devoirs en qualité d’enseignant puis il s’est dit qu’il manquait une offre dans ce coin. Pour se démarquer de la concurrence farouche, il a donné à son école une notion internationale avec l’obtention du Baccalauréat International. « C’est le sésame absolu. Tout est ouvert sans aucune restriction. Nous nous sommes battus pour intégrer ce réseau afin d’offrir plus. Bruxelles est une ville cosmopolite et multiculturelle. Notre école se situe parfaitement dans ce mouvement » déclare son créateur.

Son expérience de professeur lui a permis d’éviter les écueils des grandes structures parfois mal adaptées à certains jeunes. « Notre équipe est composée de 13 licenciés qui sont proches des étudiants. Notre progression est très spectaculaire en chiffres mais nous gardons notre ligne de conduite : l’étudiant au centre de toute notre attention » enchaîne David Gerone.

La situation est idéale à proximité du métro et en face de l’Ichec. Le cadre est très convivial et rassurant. L’esprit dégagé insuffle de la force pour affronter l’avenir.  

Nous avons exploré ensuite les écoles plus intimistes et alternatives qui poursuivent le même objectif, servir de tremplin aux jeunes.

Un labo des couleurs

Un peu à l’image de son créateur qui revendique des origines congolaises, françaises, américaines et belges. Maurice Johnson-Kanyonga est un très solide gaillard qui aurait pu épouser une carrière de basketteur si une blessure ne l’avait pas contrarié durant ses études à New York.

Lassé comme beaucoup de professeurs d’un enseignement qu’il juge obsolète, il démissionne pour créer sa propre école. Son propre labo. « Ma mère m’a traité de fou alors que j’étais un enseignant nommé mais c’était plus fort que moi, je voulais mettre transmettre mon savoir et ma force de conviction pour aider les jeunes » tonne-t-il.

« Donnez-moi un levier, un point d’appui et je soulèverai mon diplôme ». En détournant un peu la phrase d’Archimède, on perçoit chez cet homme à la fois enseignant et psychologue une soif de partage avec un charisme irradiant.

Etant donné qu’il est également licencié en économie, il offre la possibilité à des jeunes de rentrer dans le mouvement à un tarif nettement plus intéressant que les autres. « Je maîtrise un maximum les coûts dont les locaux par exemple. Ma conviction n’est pas de faire du business même si l’aspect financier est évidemment fondamental, je propose des cours à moins de 700 euros par mois. Tous les enseignants ont d’autres sources de revenus. Ceci explique cela » proclame-t-il avec un large sourire.

Il commence également à avoir une section avec des sportifs de haut niveau dont une future star du foot américain et une jeune cavalière. Rien ne semble impossible à cette force de la nature.

 

 

Avez-vous apprécié cet article?

Partagez-le

Chargement de l'article suivant ......

Newsletter

Chaque semaine, du nouveau contenu dans votre boîte mail

Newsletter

Découvrez plus de 12 000 adresses et événements

Profitez de toutes les sections de BrusselsLife.be et découvrez plus de 12 000 adresses et un grand choix d'événements, d'informations et de conseils et astuces de notre écriture.

Brusselslife.be
Avenue Louise, 500 -1050 Ixelles, Brussels,
02/538.51.49.
TVA 0472.281.221

Copyright 2024 © Brusselslife.be Tous droits réservés. Le contenu et les images utilisés sur ce site sont protégés par le droit d'auteur. la propriétaires respectifs.

www.brusselsLife.be/[email protected]