La Bande dessinée en Belgique : deux écoles, deux approches, un art majeur
La Belgique fut, pendant des décennies, le principal atelier de la Bande dessinée en Europe. Pourtant à eux seuls, deux héros tendent à résumer l'improbable émulation qui émoustilla la BD nationale : Tintin et Spirou. Respectivement journaliste et groom, ces deux intrépides dévoilèrent au monde entier une opposition de style au coeur même du récit visuel. Tintin et Spirou : l'histoire d'Hergé et de Franquin, deux auteurs fondamentalement antinomiques, foncièrement belges. Tintin et Spirou : deux hebdos, deux maisons d'éditions (Le Lombard et Dupuis), deux écoles graphiques, deux sensibilités qui engendrèrent une rivalité stimulante pendant plus de trente ans. Pour Tintin et Hergé, on évoqua « l'école de Bruxelles » (davantage réaliste, caractérisée par « la ligne claire »), pour Spirou et Franquin (mais aussi Jigé), on parla de « l'école de Marcinelle » (ou « école de Charleroi »). Cette opposition stylistique alimenta la BD belge de 1939 à 1975. Aujourd'hui, la confrontation implicite des deux écoles s'amenuise, les différences laissent place aux ressemblances mais, imperturbable, la Belgique perpétue sa tradition de la Bande dessinée. Notamment par l'entremise de formations générales dédiées aux arts graphiques. Une pluridisciplinarité nouvelle qui garantit un débouché aux futures figures de proue de la BD belge. Une garantie pour l'avenir : la Belgique a encore de belles bulles devant elle ! Nicolas Alsteen
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